L'Icann, l'organisme chargé d'allouer l'espace des adresses et de gérer les noms de domaines (.com, .fr, .org, etc), a rejeté vendredi à Lisbonne la création d'un domaine d'application .xxx pour les sites pornographiques. Ce nom de domaine était demandé par la fondation internationale pour la responsabilité online (Iffor) pour permettre aux sites pornos d'être plus facilement identifiés, et aussi plus facilement évités. 9 voix contre 5 L'argument n'a pas convaincu la majorité de l'Icann: la demande a été rejetée par 9 voix contre 5. Dans un communiqué, l'Icann a justifié sa décision en expliquant que la création de ce domaine ne résoudrait pas «le problème de la protection des membres vulnérables de la communauté». «Cette décision a été le résultat d'une analyse très soigneuse et de la prise en compte de tous les arguments qui ont mené la majorité du conseil d'administration à rejeter la proposition», a déclaré le président de l'Icann, Vint Cerf. Des propos diplomates, mais qui cachent mal les débats houleux qui ont agité le bureau. Deux membres de l'Icann ont publiquement affirmé leur désaccord, au motif que ce n'est pas à l'Icann de juger du contenu des sites. …Et vous, pensez-vous qu'il faut autoriser les sites en .xxx? L'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), qui a son siège en Californie, est une organisation de droit privé à but non lucratif créée en 1998, dans laquelle sont représentés de nombreux pays. Sa compétence est mondiale et ses décisions s'imposent à tous les Etats, alors même qu'elle est de droit californien et que, de ce fait, elle est soumise au ministre de la Justice de cet Etat, ainsi qu'au département américain du Commerce. P. K.