Les sauveteurs russes ont dégagé mardi un survivant de la mine de la région de Kemerovo, dans le sud de la Sibérie, où un coup de grisou la veille a fait 106 morts et quatre disparus. "Un survivant a été sorti aujourd'hui", a déclaré le ministre russe des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, qui supervise sur place les opérations de secours. "Les dernières informations font état de 106 morts et de quatre personnes dont on est encore sans nouvelles", a précisé pour sa part une porte-parole du ministère. Au total, 93 rescapés ont pu être remontés à la surface. Parmi les morts figurent quatre responsables de la mine, dont le directeur adjoint et l'ingénieur en chef, et un consultant britannique en visite sur le site, rapporte l'agence de presse Itar-Tass. Le directeur de la mine était en congé au moment du drame. Le cabinet de conseil britannique IMC a confirmé qu'un de ses employés, Ian Robertson, se trouvait dans la mine au moment de l'explosion mais a déclaré n'avoir aucune information sur son sort. Les membres de la direction se trouvaient au fond de la mine afin d'inspecter un nouveau système de sécurité installé par une entreprise britannique, a précisé le gouverneur du Kemerovo, Aman Touleïev. EPAISSE FUMEE ET POCHES DE METHANE Les efforts des secouristes sont ralentis par une épaisse fumée, la présence de poches de méthane et des éboulements de galeries, à près de 300 mètres sous terre. C'est le président Vladimir Poutine qui a dépêché sur place Sergueï Choïgou et des renforts ont été recrutés dans les régions voisines pour participer aux secours. Deux cent trois mineurs se trouvaient dans la mine lorsque l'explosion s'est produite, lundi vers 08h00 GMT. Le Premier ministre Mikhaïl Fradkov a réclamé un renforcement des règles de sécurité dans les mines de charbon où les accidents sont fréquents. Selon le quotidien Kommersant, la catastrophe de la mine d'Oulianovskaïa est la plus meurtrière depuis la disparition de l'Union soviétique, en 1991. Les mineurs se plaignent de ce que, souvent, les règles de sécurité ne sont pas respectées dans les mines russes, dont certaines remontent à l'époque de Staline, ou même avant. Mais la mine d'Oulianovskaïa n'avait été ouverte qu'il y a quatre ans et demi et Touleïev a dit qu'elle bénéficiait d'un équipement moderne. Elle appartient à la société Ioujkouzbassougol, contrôlée à 50% par Evraz, deuxième groupe russe de sidérurgie. La direction de Ioujkouzbassougol est propriétaire de l'autre moitié et a le contrôle opérationnel de l'entreprise. Un porte-parole de Ioujkozbassougol s'est refusé à tout commentaire.