Les tsunamis, dénommés parfois vagues sismiques océaniques ou incorrectement raz-de-marée. Un tsunami se propage sous forme d'onde (telle que les vagues proches des côtes). Ce type de vague voyage à une vitesse v2=g.h (g = 9.8 m.s-2), où h est la profondeur de la mer. Dans le Pacifique par exemple, où la profondeur moyenne de l'eau est d'environ 4000 mètres, un tsunami se propage à 200 m/s ou 700 km/h. A la différence des vagues générées par le vent (comme les ouragans), les tsunamis partent du plancher océanique et forment des ondes très longues contenant une énergie colossale. En plus de sa grande vitesse, elle peut parcourir de longues distances telles qu'un océan, et sans perte d'énergie conséquente. En s'approchant des côtes, vers des eaux moins profondes, sa vitesse et sa longueur d'onde diminuent, en dépit de sa taille qui augmente (hauteur de la vague), ainsi elle peut atteindre des dizaines de mètres, c'est de cette manière qu'il dissipe toute l'énergie emmagasinée. On peut observer des répliques de Tsunami, jusqu'à 8 vagues arrivant à intervalle de 15 à 30 minutes et pouvant causer des dommages jusqu'à ce que toute l'énergie soit dissipée (la première vague n'étant pas forcément la plus grosse). Le séisme de l'Asie du Sud-Est, au large de l'Indonésie, qui a atteint une magnitude 9 sur l'échelle de Richter, est dûe à un phénomène de subduction, résultant de l'enfoncement de la plaque océanique sous l'arc de Sumatra. Ce séisme est le quatrième d'une telle puissance durant ce dernier siècle, avec celui du Kamtchatka, aux confins de la Sibérie, en 1952 (9), du Chili en 1960 (9,5) et d'Alaska en 1964 (9,2), La plaque indoaustralienne (1000 Km de long sur 100 Km de large) se déplace vers le nord-est à la vitesse de 5 cm par an. Lors d'une phase intersismique, cette avancée est bloquée. (JPEG) Toute cette énergie accumulée durant cette période, s'est violemment libérée, générant ainsi un tremblement de terre d'une telle importance, les dégâts du séisme sont aggravés par les vagues destructrices du Tsunami. Le séisme de magnitude 9 de dimanche en Asie du Sud, le plus fort enregistré depuis 40 ans, a provoqué des vagues se déplaçant sur des milliers de kilomètres à 800km/h. Elles ne mesurent que quelques centimètres lors de leur trajet sur l'océan mais près des côtes, la diminution de la profondeur des mers entraîne une augmentation de la hauteur des vagues. Rappelons que l'énergie développée par un séisme de magnitude 9 équivaut à 30.000 fois celle d'un séisme de magnitude 6. (magnitude du séisme d'Al Hoceima du 24 fév. 2004 par exemple). Le Maroc a connu durant son histoire des tremblements de terre destructeurs. On peut citer particulièrement ceux du 11 Mai 1624, qui a affecté sérieusement les villes de Fés, Meknes et Taza, et celui du ler Novembre 1755 et ses répliques, connu sous le nom du séisme de Lisbonne, ce violent tremblement de terre de magnitude 8.5 à 9, a généré le plus important tsunami, qu'a connu la région dans le passé. Lors du séisme d'Agadir du 29 Février 1960 (Md=5.8), les pertes en vies humaines et matériel, ont été catastrophiques : plus de 12 000 morts, et des destructions presque totales dans certaines quartiers de la ville. Plus récemment la région d'Al Hoceima (Imzouren et Ait Kamra) a été ébranlé par un violent tremblement de terre de magnitude 6.1, jamais atteinte durant plus d'un siècle au moins, il a fait 629 morts, 956 blessés et des dégâts matériels importants. La première station sismologique a été installée au Maroc en 1937 par Le département de Physique du Globe de l'Institut Scientifique (Université Mohammed V), ce n'est qu'après le tremblement de terre d'Agadir de 1960 qui a causé plus de 12000 morts que le réseau sismologique marocain a commencé à prendre forme, avec l'installation de 3 stations de 1964 à 1968 et de 12 stations de 1971 à 1981. Après 1981 c'est le projet (PAMERAR) intitulé réduction du risque sismique dans les pays arabes qui a contribué énormément à l'extension du réseau sismologique national, géré par le centre national de la recherche scientifique et technique, ce réseau en 1990 compté 30 stations sismologiques. Cette configuration a augmenté la sensibilité du réseau national par la suite, c'est-à-dire qu'on peut enregistrer et déterminer des séismes de magnitude de plus en plus faible, et de plus en plus loin. Le Maroc est probablement le pays de l'Afrique le plus affecté par les Tsunami générés par les séismes marins. En effet, les régions côtières du Portugal, de l'Espagne et du Maroc sont exposés à de larges Tsunamis générés par des séismes Atlantiques, localisés sur la faille des Açores-Gibraltar marquant la frontière entre les deux plaques Afrique et Eurasiatique. Parmi les Tsunamis recensés ayant affecté le Maroc, citons les cas historiques de 60 a.j. et de 382 (Victor S.M., 1991), l'absence de données n'a pas permis de quantifier ces effets, par contre le Tsunami du premier Novembre 1755 était bien étudié récemment. Cette même faille des Açores-Gibraltar a généré un Tsunami à la suite du séisme du 28-2-1969 de magnitude 7.3. Le Tsunami consécutif au tristement célèbre du tremblement de terre de Lisbonne du premier novembre 1755, où sa magnitude a été estimée à (8.5- 9), a ravagé une partie de Tanger, Asila, Larache, Mehdia, Salé, Rabat, Casablanca. La hauteur des vagues aurait atteint 15 mètres à Asila, El Jadida et Safi, et la mer aurait pénétré sur 2.5 km à l'intérieur des terres, à El Jadida, Safi, Essaouira, les eaux marines seraient passées par dessus les remparts, les effets purement sismiques de ce tremblement de terre , déjà terribles, furent encore aggravés par les effets du Tsunami, 200 personnes furent noyées à Rabat. Vu que les effets des Tsunamis sont limitées aux côtes, que les régions côtières du Maroc sont les plus peuplées, où plus de 70 % de l'économie du pays y est localisée, l'occurrence d'un Tsunami de la même importance que celui du 1-11-1755 sera une grande catastrophe naturelle, et causera des pertes matérielles et en vies humaines très élevées. S'il est encore difficile de prévoir un séisme, l'arrivée d'un Tsunami, elle, peut dans de nombreux cas être annoncée à temps pour permettre l'évacuation de la population, et l'arrêt de grandes machines pour les installations industrielles à hauts risques, et ceci par la mise en place d'un système d'alerte au Tsunami à une échelle régionale, au niveau du Portugal, de l'Espagne et du Maroc, et établir en suite un programme de réduction du risque de Tsunami, dans les régions à haut risque. Quelques conseils pratiques pour éviter un tsunami : Etre conscient du phénomène tsunami. Cette conscience peut sauver une vie, partager ce savoir avec les autres. Les gens qui sont sur les bateaux au large de la mer, restez- y. Si vous ressentez une secousse sismique en étant sur la plage, ou si vous remarquez que la mer se retire, brusquement d'une dizaine de mètres, monter immédiatement à une altitude plus élevée. Rester loin des zones basses du littoral est le conseil le plus sûr en cas de tsunami.