· Le parc renouvelé d'ici la fin de l'année · Transactions plus sécurisées Après la Banque centrale populaire qui a adopté la technologie pour les comptes en devises et en dirhams convertibles, c'est au tour de la Banque marocaine pour le commerce et l'industrie (BMCI) de remplacer les cartes équipées en piste magnétique par des cartes à puce. Cette technologie, en cours d'adoption par plusieurs banques de la place, a l'avantage de représenter un moyen de retrait et de paiement plus sécurisé. «La fraude monétique au niveau international est redirigée vers les pays où les standards technologiques ne sont pas très développés», indique Joël Sibrac, président du directoire de BMCI, lors d'une rencontre de presse jeudi à Casablanca. Le Maroc rattrape ainsi son retard dans le domaine puisque la majorité des pays sont en cours de migration vers le nouveau standard qui s'appuie sur la technologie Europay MasterCard Visa (EMV). Le Centre monétique interbancaire (CMI) travaille sur le dossier depuis plus d'un an, selon la BMCE, et la migration du parc national des terminaux de paiements électroniques (TPE) vers la nouvelle norme est réalisée actuellement à 80%. Les commerçants dont les TPE ne sont pas au standard EMV assumeront la responsabilité en cas de fraude. Car les nouvelles cartes, qui ne nécessiteront plus la présentation de la carte d'identité ou la signature du ticket de caisse, peuvent aussi être utilisées chez les commerçants qui n'ont pas mis à jour leur plateforme. Elles gardent toutes, en effet, les pistes magnétiques comme solution de rechange. A la BMCI, on assure que la banque est engagée dans le programme de la carte à puce, qui a nécessité une collaboration étroite entre plusieurs départements, depuis plus d'un an. La direction informatique, dirigée par Youness Lahlou, a été au centre du programme. «Si la migration aux nouvelles cartes est simple pour le client, elle a été lourde pour la BMCI. Le développement de la solution informatique, qui s'est fait en collaboration avec notre partenaire S2M, et le remplacement du serveur monétique nous ont coûté 4 millions de DH», assure-t-il. François Brousseau, directeur de Produits et de Marchés, indique que le surcoût pour les clients sera de 8 DH par an pour les cartes Visa Electron Reflex, «même si le surcoût pour la banque est de trois à quatre fois plus». La migration vers les cartes à puce, qui se fera d'abord à la demande des clients ou pour les renouvellements des cartes échues et les nouvelles souscriptions, concernera trois produits: Visa Electron Reflex, Visa Classic et Carte Pro. Ces trois cartes sont au nombre de 110.000 et représentent 90% du parc total de la banque. Les autres seront remplacées avant la fin de l'année. Une campagne de communication, qui couvrira la presse, l'affichage et la radio, sera lancée début juin. Faible diffusion de la monétique au Maroc Directement corrélée au taux de bancarisation estimé à 25%, la monétique dispose encore d'une bonne marge de progression au Maroc. Les 2.100 agences bancaires sont équipées de guichets automatiques à hauteur de 70%. Selon les statistiques du CMI, le nombre de cartes était à fin mars 2006 de 3 millions, dont 70% sont de paiement (2,15 millions dont 92% pour Visa et 8% pour MasterCard). La moyenne par carte a été de 20 retraits en 2005 (58 millions d'opérations pour 42 milliards de DH). Ce chiffre descend à 2 opérations de paiements électroniques par carte sur la même année (4 millions d'opérations pour 2,2 milliards de DH), même s'il est en croissance de 24% par rapport à 2004.