Martin ScorseseAvec quatre trophées pour son film «Les Infiltrés», Martin Scorsese est arrivé en tête du palmarès de la 79ème édition des Oscars. «Indigènes», qui s'est présenté sous la bannière de l'Algérie, a essuyé une défaite à Hollywood. Une belle revanche pour Martin Scorsese, après une liste noire de cinq nominations sans victoire depuis 1981. Ce grand ami du Maroc, qui a réservé la primeur de son film primé «Les Infiltrés» au 6ème Festival international du film de Marrakech (FIFM), s'est placé en tête du palmarès des Oscars avec quatre prestigieux trophées : Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure adaptation et du meilleur montage. Une belle moisson pour l'heureux réalisateur des «Infiltrés», un film qui dévoile la face hideuse de la pègre et de la police américaine. Seule ombre au tableau, les acteurs, pourtant de grands poids lourds de Hollywood, que Scorsese a alignés dans ce film, n'ont eu droit à aucune récompense : Leonardo Dicaprio, Martin Sheen, Matt Damon, Jack Nicholson et Alec Baldwin. En revanche, l'Oscar du meilleur acteur a été remporté par Forest Whitaker pour son portrait du dictateur ougandais Idi Amin Dada dans «Le dernier roi d'Ecosse» ; le prix de la meilleure actrice, lui, a été décerné à la Britannique Helen Mirren pour son incarnation de la reine Elizabeth II dans le film «The Queen» de Stephen Frears. Ce sacre ne fait que confirmer les pronostics qui ont donné largement favoris Forest Whitaker et Helen Mirren, deux «rois» indéboulonnables. Helen Mirren, pour ne citer qu'elle, a déjà reçu une pluie de récompenses pour le même rôle dans le film «The Queen», dont le Golden Globe de la meilleure actrice et le prix de la meilleure actrice au 63ème Festival de Venise. Dans la catégorie «Films étrangers», grosse déception pour «Indigènes» de Rachid Bouchareb. Ce long-métrage, qui s'est présenté sous la bannière de l'Algérie, alors qu'il a été co-produit par la France, la Belgique et le Maroc, est revenu bredouille de son «aventure» américaine. A rappeler que la « nationalité » de ce film, qui s'était présenté au Festival de Cannes sous les couleurs françaises, avait suscité une vive polémique en France, sachant bien que ce pays a contribué à hauteur de 90% dans sa production. En revanche, c'est un film allemand qui a reçu l'Oscar du meilleur film étranger : «La vie des autres» de Florian Henckel. Après Martin Scorsese, un Américain d'origine italienne, c'est une autre célébrité italienne qui s'est vu attribuer les honneurs de Hollywood. Il s'agit du grand compositeur Ennio Morricone, qui a été récompensé pour l'ensemble de sa carrière. Morricone est connu pour avoir composé la musique de célèbres films, dont «Le Parrain», «Le bon, la brute et le truand», «Western-spaghetti» et «Il était une fois dans l'ouest». Dans la catégorie du «Documentaire», Hollywood a révélé la vocation cinématographique de l'ancien vice-président américain Al Gore. Celui qui avait été le concurrent malheureux de George Bush à la Maison-Blanche en 2000 a été cinématographiquement réhabilité en recevant deux prix pour son film sur le réchauffement climatique «Une vérité qui dérange»: Oscars du meilleur documentaire et de la meilleure chanson originale. Au-delà de cette récompense, «écologiquement» très correcte, Hollywood s'est aventuré sur le terrain du conflit israélo-palestinien en récompensant le court-métrage «West Bank Story», une comédie musicale sur l'amour entre un soldat israélien et une vendeuse palestinienne de keblas. Un bel appel à la réconciliation qui porte, une fois n'est pas coutume, la signature d'une Amérique qui ne portait vraiment pas la cause palestinienne dans son cœur.