INTERVIEW Ali Essafi Le réalisateur animera plusieurs conférences sur le documentaire LE MATIN : Quel sera votre rôle pendant ces ateliers ? ALI ESSAFI : Mon but est d'accompagner les spectateurs dans la (re)découverte du cinéma documentaire. J'aimerais les amener à en comprendre les origines ainsi que les liens intimes qu'il entretient avec le cinéma. Je voudrais également qu'on examine sa relation trouble avec la télévision ainsi que le processus de son écriture et ses spécificités... Au lycée Paul Valéry, il s'agira surtout d'une orientation cinématographique pour les lycéens. Quant aux ateliers organisés au sein de l'Ecole supérieure de technologie, on va commencer d'abord à traiter le langage de l'image. Ces ateliers aideront aussi, à la fin de l'année, à essayer de réaliser un film avec les étudiants. Vous dites qu'au Maroc le film documentaire est un OFNI (objet filmé non identifié), pourquoi ? Parce qu'il y a un énorme manque de culture et parce que les responsables n'ont toujours pas compris que c'est un langage cinématographique. Le grand public découvre à peine le film documentaire grâce aux chaînes satellites, et aux documentaires primés récemment dans les plus prestigieux festivals de cinéma. Mais bon nombre continuent de le confondre avec le reportage, et la plupart croient qu'il n'a aucun lien, direct ou indirect, avec le cinéma. En effet, seul continue de fleurir le cinéma des pays qui ont conservé une dynamique de production entre le documentaire et la fiction : le cinéma français, américain, japonais... Selon vous, quelle est la particularité du film documentaire ? C'est un genre qui se fixe pour but théorique de faire état d'une réalité. C'est donc le cinéma direct où l'on raconte des choses subjectives, à travers une réalité et avec une histoire.