LE JAPON ÉTEND SES MESURES À L'ENCONTRE DE LA CORÉE DU NORD Le Japon a annoncé de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord et les Etats-Unis lui ont promis des "répercussions" sérieuses 48 heures après son premier essai nucléaire présumé. Mais le régime communiste autarcique de Pyongyang a renvoyé la balle dans le camp américain en menaçant de procéder à d'autres essais si les Etats-Unis maintiennent leur "attitude hostile". Tokyo, qui avait pris une première série de sanctions contre Pyongyang en juillet à la suite d'essais de missiles en mer du Japon, a décidé d'interdire tous les navires nord-coréens dans les ports japonais et toutes les importations en provenance de Corée du Nord. Le secrétaire général du gouvernement nippon, Yasuhisa Shiozaki, a estimé que l'essai nucléaire de lundi avait "multiplié par deux la menace" à l'encontre du Japon, qu'il a présenté comme "le pays le plus affecté" par les agissements nord-coréens. Shiozaki n'a pas exclu d'autres mesures de rétorsion à l'encontre de la Corée du Nord, en fonction de l'attitude de cette dernière et de la position que prendra la communauté internationale. Le Japon et les Etats-Unis pressent le Conseil de sécurité des Nations unies d'adopter avant ce week-end une résolution décrétant des sanctions internationales à l'encontre de Pyongyang. Le président George Bush a estimé que l'annonce du premier essai nord-coréen, même si celui-ci n'est pas confirmable pour le moment, était en soi "une menace à la paix et à la stabilité internationale" devant entraîner des "répercussions sérieuses". "DECLARATION DE GUERRE" Les quatre autres membres permanents du Conseil - France, Grande-Bretagne, Russie et Chine - sont d'accord pour des sanctions sévères mais Moscou et Pékin, partenaires commerciaux privilégiés de Pyongyang, excluent tout recours à la force. Le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, personnellement engagé dans de délicates négociations sur le nucléaire avec l'Iran, s'est lui aussi prononcé pour une action exemplaire du Conseil de sécurité. Un consensus semble se dégager à New York pour des "mesures punitives fermes" mais "appropriées et prudentes" - selon les voeux de Pékin: des sanctions financières ayant un impact sur les ambitions militaires de la Corée du Nord. Mais le régime de Pyongyang a laissé entendre qu'il pourrait procéder à d'autres essais nucléaires si les Etats-Unis, désignés comme les premiers fauteurs de troubles, continuent à le "harceler" et à accroître leurs pressions. "Nous considérerons cela comme une déclaration de guerre et nous prendrons des mesures concrètes en conséquence", a déclaré le ministère nord-coréen des Affaires étrangères, en assurant que le régime était prêt au dialogue comme à la confrontation. Kofi Annan a encouragé mercredi Washington à s'engager plutôt sur la première voie en "parlant" avec le régime de Pyongyang, que le secrétaire général des Nations unies a pressé de ne pas envenimer la situation. Une déflagration enregistrée mercredi par les sismographes asiatiques ne s'est pas avérée être un second test nord-coréen, contrairement aux craintes. Quant à l'essai nucléaire annoncé lundi par Pyongyang, il n'est toujours pas confirmé par les experts. Selon l'ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Thomas Schieffer, il pourrait même ne jamais l'être.