C'est au détour d'une ruelle d'Agadir qu'un enfant, N. D., âgé à peine de cinq ans, a été abusé sexuellement. Son agresseur : un mineur de 15 ans, son voisin. Ce dernier l'a attrapé en plein jour devant sa maison, l'a entraîné derrière un dépôt et n'a pas hésité à l'agresser sauvagement pour assouvir ses besoins sexuels à tel point que l'enfant souffre encore aujourd'hui de graves complications. La maman de N.D témoigne : «Je n'étais pas à la maison quand le drame a eu lieu. Mais quand je suis revenue, ses sœurs m'ont tout de suite alarmée. Mon fils était brûlant de fièvre et ne voulait pas manger. Le lendemain, malgré tous les médicaments, il continuait à avoir de la fièvre et c'est là où je me suis rendu compte qu'il saignait de derrière. Je l'ai harcelé de questions pour savoir ce qu'il en était. Après quelques minutes, il m'a tout avoué, mais il avait peur car l'agresseur l'avait menacé de le tuer s'il en parlait ». Tout de suite après, les parents emmènent l'enfant à l'hôpital et alertent la police ainsi que l'Association «Touche pas à mon enfant », qui s'est portée partie civile dans cette affaire. «Les médecins ont certifié l'agression sexuelle et nous avons dénoncé l'agresseur. Ensuite, nous sommes restés une semaine à l'hôpital le temps que mon fils se fasse opérer et soit recousu. Maintenant, les médecins lui ont prescrit pour une durée d'un mois des liquides afin que la blessure ne se rouvre pas », raconte la maman. Un mois après les faits, l'enfant, N.D, a toujours du mal à marcher et est traumatisé. Ses parents juste après l'agression ont tout de suite porté plainte à la police afin que le coupable soit arrêté et traduit devant la justice. Ce qui a été fait. L'agresseur, étant lui-même mineur, a été présenté au juge d'instruction et au procureur pour mineur. Mais, en attendant que l'instruction suive son cours normal, l'agresseur a été mis en liberté. « Je ne comprends rien à cette histoire ! Comment peut-on laisser un criminel ainsi courir dans les rues ? Pendant que lui va à l'école, mon fils est alité et est incapable de bouger. C'est injuste. Il faut absolument que justice soit faite, il faut qu'il paie pour ce qu'il a fait», poursuit la maman. Quant à l'Association «Touche pas à mon enfant», elle est confrontée à un dilemme : « C'est un cas très délicat et unique comparé aux affaires dont l'association à l'habitude de se charger. Cela dit, nous sommes dans l'obligation de rester impartiaux dans l'intérêt de la victime suivant les articles de loi et les conventions qui ne soulignent en aucun cas l'importance de l'âge des coupables pour être pris ou non en considération, ce qui veut dire que l'accusé sera poursuivi et jugé suivant son délit selon la loi de notre pays», précise Najat Anouar, présidente de l'association. Toutefois, «Touche pas à mon enfant"» ne compte pas demander une peine de dix ans pour ce crime et propose plutôt que l'agresseur soit incarcéré dans un centre où il puisse être suivi sérieusement par des spécialistes : «ce mineur a dû très certainement être abusé sexuellement lorsqu'il était plus jeune. Il doit donc être soigné pendant qu'il est encore temps afin qu'il ne recommence plus ces agissements. L'incarcérer avec des adultes ou pour une durée de dix ans, ne va très certainement pas résoudre le problème», conclut-elle.