Scandalisés par les aveux de mensonges du Premier ministre, des manifestants ont tenté d'envahir le siège de la télévision publique. Une manifestation à Budapest en réaction à la révélation d'un enregistrement où le Premier ministre avoue avoir menti aux Hongrois s'est radicalisée tôt mardi 19 septembre, des manifestants se heurtant aux forces de l'ordre et tentant d'envahir le siège de la télévision publique après avoir incendié plusieurs voitures. Certains d'entre eux semblaient avoir investi des parties du rez-de-chaussée du bâtiment, et la police a déclaré qu'elle s'apprêtait à les évacuer à grand renforts. Selon les services de secours, au moins 50 personnes ont été blessées, dont plusieurs policiers. Les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants qui lançaient des pierres. Mensonges pour gagner les élections La manifestation a commencé de façon pacifique à l'extérieur du Parlement dimanche, réunissant plusieurs milliers de personnes. Ce soir-là, un enregistrement avait été révélé sur lequel on entend le Premier ministre Ferenc Gyurcsany admettre qu'il a menti à plusieurs reprises au sujet de la situation économique du pays pour gagner les élections législatives d'avril dernier. Lundi soir, la foule demandant la démission de Ferenc Gyurcsany avait considérablement grandi, accueillant des personnes sortant de leur travail ou arrivant des banlieues de Budapest. Tard dans la soirée, plusieurs centaines de manifestants sont sortis des rangs et se sont dirigés vers le siège de la télévision publique, situé à proximité, demandant à pouvoir proclamer leurs revendications en direct sur les ondes. Quelques dizaines d'individus ont tenté de percer les rangs des policiers et d'investir le siège de la télévision, mais ont été repoussés par les canons à eau. Plusieurs voitures ont été incendiées autour des locaux de la télévision, les flammes léchant les murs et endommageant des meubles à l'intérieur. Démission exclue Alors que la plupart des manifestants observaient la scène, quelques éléments semblaient contrôler des parties du rez-de-chaussée du bâtiment de la télévision. La police a déclaré qu'elle se préparait à les évacuer, à l'aide notamment du renfort de plusieurs milliers de policiers. "La rue n'est pas une solution, mais cause à la place le conflit et la crise", a déclaré Ferenc Gyurcsany tôt mardi à l'agence de presse publique MTI. "Notre travail est de résoudre le conflit et de prévenir une crise". Lundi, le Premier ministre a déclaré qu'il n'envisageait aucunement de démissionner en raison de ses propos, tenus en mai, un mois après les élections. Les parlementaires socialistes lui ont également offert leur soutien unanime. Le gouvernement a appelé une réunion d'urgence du Cabinet de sécurité mardi matin.