· Des travaux de réhabilitation prévus d'ici à la fin du mois · L'opération sera bouclée sur 2 ans Les zones industrielles de Tassila et d'Aït-Melloul du Grand Agadir sortiront bientôt de leur état déplorable. Selon Karim Kassi Lahlou, directeur du Centre régional investissement (CRI), ce ne sont pas moins de 73 millions de dirhams qui seront investis pour leur requalification. Une opération qui englobe à la fois la réhabilitation des infrastructures, la refonte juridique du cahier des charges, ainsi que la mise en place d'un organe de gestion des zones. C'est à la suite d'une étude technique lancée depuis 3 ans par le CRI et financée par l'Agence nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME) et Euro-Maroc Entreprise que les différents programmes de mise à niveau ont été fixés. Ils seront réalisés grâce au soutien financier de plusieurs partenaires, à savoir: les communes concernées, l'Erac Sud, le ministère du Commerce et de l'Industrie et le Conseil régional du Souss-Massa-Draâ. Pour l'heure, il s'agit de démarrer incessamment les travaux de la première tranche du projet, d'un coût de 22 millions de dihrams. Le directeur du CRI estime que l'ensemble du programme devrait être mis en œuvre en 24 mois. A terme, celui-ci permettra d'améliorer l'existant, offrir de meilleures conditions de travail aux usagers des lieux et accélérer indirectement la valorisation des terrains encore nus. Pour rappel, c'est en 1988, à la suite de la saturation de la zone industrielle d'Anza que l'Erac-Sud se lance, en collaboration avec les autorités locales et la Chambre de commerce et d'industrie, dans une opération de grande envergure dans la périphérie de la ville, loin des zones touristiques. L'objectif était de répondre à la demande croissante des opérateurs, faire face au manque de terrains équipés affectés aux activités productives et dynamiser le secteur industriel et artisanal dans la région. C'est ainsi que l'établissement public est intervenu en tant que promoteur pour aménager en plusieurs tranches à Tassila (périphérie d'Agadir) plus de 284 hectares offrant au total plus de 625 lots. Quant à la ZI d'Aït-Melloul, elle aura une superficie de plus de 360 hectares abritant 1.198 lots. Son aménagement remonte à 1991. Alors qu'au départ, lors du démarrage du projet, la demande des opérateurs dépassait l'offre, les deux opérations ont été peu à peu vouées à l'échec. Malgré toutes les interventions des départements en charge du dossier, la situation ne s'est pas réellement améliorée. Au niveau de Tassila, tous sites confondus (Tassila I, II, III, extension et côté RP40, sans oublier les lots destinés aux centres de vie), le taux de valorisation des lots en activité actuellement dépasse à peine 40%. A Aït-Melloul, le pourcentage des terrains valorisés en activité atteint à peine 21% de l'ensemble des parcelles. Pourtant, la quasi totalité des terrains sont attribués. Par ailleurs, les affectataires ne peuvent plus prétexter l'absence de titres fonciers, ce problème étant réglé selon l'Erac-Sud, entreprise en charge de ces lotissements. Il faut dire que des parcelles de terrains ont été vendues aux opérateurs, dont certains se sont transformés en spéculateurs, les commissions de sélection à l'époque n'ayant pas été pointilleuses, Par ailleurs, la qualité d'accueil offerte actuellement aux investisseurs potentiels laisse toujours à désirer. Routes en mauvais état, absence de panneaux de signalisation, problèmes de transport, non-entretien du réseau d'éclairage… les sites souffrent d'un déficit d'équipements de base et de services dédiés aux industriels. L'opération de requalification programmée permettra à coup sûr de redorer le blason de ces sites et de doter enfin Agadir des zones industrielles qu'elle mérite. Leur avenir, une fois la mise à niveau finalisée, dépendra tout de même des attributaires. Ils devront incontestablement s'impliquer dans leur gestion pour préserver leur patrimoine et son environnement.