Demain samedi 24 mars à partir de 18 h aura lieu, au Royal Mansour, une table ronde organisée par le quotidien Al Massae. Elle réunira la ministre de la Famille et de la Solidarité, Bassima Hakkaoui, la présidente de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), Khadija Riyadi et les membres de la famille d'Amina Filali et... le violeur. Une annonce qui n'a pas laissé indifférents les internautes. En pleine polémique sur l'article 475 du code pénal, le journal arabophone Al Massae a eu la bonne idée d'organiser une conférence sur l'affaire Amina Filali. «Nous comptons aborder des points concernant la réforme juridique et plusieurs autres questions : comment faire pour que ce genre de situation ne se reproduise plus. Mais aussi quel changement devrait-il y avoir dans les mentalités, car c'est d'abord cela le plus important, ajoute-t-elle» déclare à Yabiladi Khadija Riyadi. Une ministre face à un violeur ? L'annonce de la participation de Mme Hakkaoui à cette conférence a ravivé les réactions des internautes. En effet, ils ne comprennent pas la logique de la ministre qui semble déculpabiliser le violeur. Un débat en présence du boureau d'Amina est considéré comme une insulte à la mémoire de la jeune fille. Une conférence qui vient donc jeter de l'huile sur le feu et la polémique qui enfle autour de la ministre. Alors que nous l'interrogions récemment sur l'abrogation de la loi qui encourage le mariage entre la violée et son violeur, Mme Hakkaoui avait déclaré : «L'article 475 du code pénal ne risque pas d'être abrogé, du jour au lendemain, sous la pression de l'opinion publique internationale. Parfois le mariage de la violée à son violeur ne lui porte pas un réel préjudice». La fronde contre Bassima Hakkaoui s'organise sur la toile Cette déclaration a fait le tour de la toile et a renforcé les avis hostiles des internautes à l'égard de la ministre PJdiste. Sur Facebook, des jeunes se sont mobilisés et affichent leur désaccord. Sur la page «Bassima Hakkaoui, STOP», comme sur «Nous sommes tous Amina Filali», les internautes critiquent les idées de Mme Hakkaoui. Un autre groupe créé ce vendredi après-midi, «Appel à démission de Bassima Hakkaoui» réclame carrément la démission de la ministre. Certains essayent de mobiliser la toile pour une protestation devant l'hotel Royal Mansour où se tiendra la conférence avec la présence du violeur. Bassima Hakkaoui, victime d'un « fake » sur Twitter Une autre polémique s'est propagée aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Une nouvelle déclaration, de Bassima Hakkaoui aurait été rapportée : « ma fille ne sera pas violée car c'est une bonne musulmane pudique et respectueuse ». Mais l'emballement de la toile s'avère être basé sur un « fake » : un faux compte twitter ! Preuve est faite que le ressentiment vis-à-vis de la ministre peut parfois déraper.