Le gouvernement marocain a décidé de généraliser sur tout le territoire national, le régime d'assistance médicale des économiquement démunis. Sur les 8,5 millions de bénéficiaires du régime, quatre millions pourront désormais profiter d'une assistance médicale à titre gratuit. Le Régime d'assistance médicale des économiquement démunis (Ramed) jusque là espérimenté au niveau de la région de Tadza-Azila sera désormais destinée à une plus large tranche de la population. L'opération de généralisation du régime sur l'ensemble du territoire marocain a été lancée par le roi Mohammed VI en présence du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, hier mardi à Casablanca. Quatre millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté recevrons gratuitement les soins de santé, rapporte la MAP. 160 000 autres, parmi les pensionnaires des établissements pénitentiaires et des orphelinats et les personnes sans domicile fixe seront éligibles de droit. En revanche, 4,5 millions personnes en situation de vulnérabilité bénéficieront de la gratuité partielle, moyennant une cotisation annuelle de 120 dirhams soit 10 euros, plafonnée à 600 DH soit 54 euros par famille. Au total 8,5 millions de personnes défavorisées au Maroc bénéficieront de ce régime. Adopté le 1er juillet 2011, le Ramed est un grand chantier «visant l'amélioration des conditions d'accès aux soins de santé pour cette tranche de la population en concrétisation des dispositions de la nouvelle Constitution», a indiqué le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi. «Il est fondé sur les principes de l'assistance sociale et de la solidarité nationale au profit de la population démunie qui n'est pas soumise au régime de l'assurance maladie obligatoire», poursuit le ministre. Le Ramed, a-t-il ajouté, permet aux bénéficiaires d'accéder aux soins de santé offerts par les hôpitaux publics, les établissements publics de santé et les services sanitaires relevant de l'Etat.» Les prestations médicales couvertes par le Ramed, identiques à celles couvertes par l'AMO, portent sur les pathologies coûteuses, les actes de médecine générale et chirurgicale ainsi que les médicaments. Le RAMED couvre également les analyses biologiques, les consultations aux urgences ainsi que les soins liés à l'hospitalisation et à l'accouchement. Plusieurs mesures opérationnelles ont été prises pour assurer la bonne misez en œuvre de ce régime : l'augmentation des ressources humaines dont 60% seront affectées dans les zones enclavées, la mise en place des mécanismes de gestion et de gouvernance du Ramed, la création de comités provinciaux chargés de la mise en œuvre et de la généralisation du Ramed au niveau territorial, la formation des formateurs aux procédures administratives adoptées, l'affectation des cadres administratifs chargés de mettre en œuvre le régime d'assistance médical au niveau des provinces et préfectures et la création d'un site-web pour gérer les demandes d'accès à ce régime. Avec un budget d'au moins 2,7 milliards de dirhams le régime sera géré par le ministère de la Santé, le ministère de l'Intérieur et l'Agence nationale d'assurance maladie (Anam). L'Etat met la main dans la poche sur un budget avec un apport de 70% du budget, les collectivités locales participeront à hauteur de 6% et les cotisations annuelles des bénéficiaires serviront à financer les 19% restants.