Une véritable déception. Voilà ce que l'on ressent lorsqu'on observe le classement des 100 femmes arabes les plus puissantes du monde arabe publié par Arabian Business.com. Deux Marocaines et deux Tunisiennes seulement figurent dans le classement. Il n'y a aucune femme algérienne. Les détails de ce classement. C'est une tradition chez Arabian Business.com. Tous les ans, le site dévoile un classement des femmes arabes les plus puissantes du Maghreb et du Moyen-Orient. Le classement 2012 a été publié lundi 5 mars dernier. 2 Marocaines, 2 Tunisiennes, 0 Algériennes Sur les 100 femmes recensées, il y a seulement deux Marocaines. La première est l'écrivaine et féministe Fatéma Mernissi classée à la 76ème place. Le site rappelle que cette femme de lettre a publié plusieurs livres traitant de la place de la femme dans la société marocaine et qu'une bonne partie de ses écrits, très lus dans les pays arabes, ont été traduits dans différentes langues. La seconde Marocaine présente dans la liste est la femme d'affaires Hynd Bouhia, âgée aujourd'hui de 39 ans. Avant de donner sa démission l'année dernière, elle était la directrice générale de la Bourse de Casablanca depuis 2008. La même année, elle figurait à la 29ème place des 100 femmes les plus puissantes du monde selon le classement du magazine américain Forbes. Deux Marocaines sur une liste de 100 femmes, cela est une véritable déception surtout lorsqu'on sait que le classement de 2011 recensait au total six Marocaines y compris déjà Fatima Mernissi et Hynd Bouhia. Mais il y avait aussi deux Marocaines résidentes à l'étranger, l'actrice belgo-marocaine Lubna Azabal et la présentatrice télé hollando-marocaine Leïla Abid, plus connu pour son décolleté plongeant que pour les news qu'elle présentait, un décolleté qui avait crée le buzz sur internet. Un parfum de… jasmin Le classement est également peu reluisant pour les autres Maghrébines puisque cette année, aucune femme algérienne n'est présente dans le classement alors qu'il y en avait trois l'année dernière. En revanche, deux Tunisiennes y sont présentes cette année contre une en 2011. La révolution du Jasmin a marqué l'esprit des auteurs du classement qui ont placé à la 23ème place la bloggeuse Lina Ben Mhenni âgée de 28 ans seulement qui été également pressentie pour le Prix Nobel de la Paix en 2011. Dans son blog a Tunisian girl, la jeune femme avait publié sur son site les photos de Tunisiens blessés suite aux manifestations contre le régime de Ben Ali en 2011 et postait régulièrement des messages encourageant une démocratie dans le pays. La seconde tunisienne présente dans la liste est l'actrice et avocate Hend Sabri, classée à la 48ème place. Elle est très connue pour avoir joué dans des séries arabes célèbres. En 2010, elle a été désignée ambassadrice auprès du programme des nations unies contre la faim dans le monde. Les Emiraties en force Pour le reste de la région du Moyen-Orient, ce sont les femmes des Emirats Arabes-Unis qui sont les plus nombreuses dans le classement avec 24 au total recensées. D'ailleurs, comme l'année dernière, la femme la plus puissante du monde arabe est Sheikha Lubna Al Qasimi, la première ministre femme de l'histoire du pays, actuellement chargée du commerce extérieur. Viennent ensuite les Koweitiennes au nombre de 12, 11 Libanaises et 11 Saoudiennes figurent au total dans le classement. La seconde position du classement est détenue par la Yéménite Tawakkul Karman, militante et colauréate du Prix Nobel de la paix 2011. C'est l'un des visages les plus connus des forces de l'opposition, qui durant le Printemps Arabe et encore aujourd'hui continue de dénoncer les injustices qui frappent son pays. Elle loge actuellement sous une tente installée dans le centre d'une grande place à Sanaa, la capitale. Enfin en troisième position, vient la business woman Lubna Olayan d'origine saoudienne. Elle est à la tête de l'un des plus gros conglomérats dans le pays. Elle lutte également pour le droit des Saoudiennes. En 2004, elle avait provoqué la colère d'un grand mufti saoudien après être intervenue à une conférence économique en présence d'un millier d'hommes, sans porter de voile.