Le projet de loi n°16.10 modifiant et complétant les dispositions du Code pénal, bloqué depuis quatre ans à la Chambre des représentants, fragilise davantage la majorité gouvernementale. Hier, le groupe des députés du PJD a annoncé qu'il ne soutient plus les amendements portant sur l'enrichissement illicite, convenus auparavant avec les autres formations de la majorité. «Cette décision intervient après avoir épuisé tous les moyens afin de parvenir à un compromis sur des modifications à même de contribuer à lutter contre la corruption (…) et améliorer le classement du Maroc dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International», explique Mustapha Ibrahimi, le président de l'instance de la Lampe, dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Il s'est dit, par ailleurs, surpris des déclarations du ministre de la Justice à ce sujet. Mohamed Ben Abdelkader a suscité l'ire des islamistes, lorsqu'il a affirmé le 11 février à la Chambre des conseillers que «l'actuel gouvernement n'a jamais abordé le projet de loi 16.10 lors de ses réunions hebdomadaires». Ce retrait était prévisible, notamment après la sortie du ministre d'Etat chargé des Droits de Homme et des Relations avec le Parlement. Dans un rappel à l'ordre de ses «frères», Mustapha Ramid avait ouvertement critiqué les amendements des partis de la majorité portant sur l'enrichissement illicite.