«Cela fait quatre jours que nous n'avons pas mangé de poissons», a dénoncé la députée du parti d'extrême droite espagnol Vox, Teresa López. Le Maroc, qui alimente traditionnellement les marchés de la ville en poisson, a décrété l'arrêt de son exportation. La députée considère que Rabat «continue ainsi de profiter de la faiblesse du gouvernement de Pedro Sanchez». La parlementaire a saisi ce nouveau rebondissement dans les relations tendues entre le Maroc et Ceuta pour demander à l'exécutif, dans une question écrite, de prendre des mesures à même d'assurer la suspension des décisions prises par le royaume portant sur le trafic et l'activité aux frontières. La députée souhaite connaître les actions «diplomatiques et économiques» envisagées par Madrid face à la situation économique grave des commerçants de Ceuta. Vox compte saisir cette affaire pour se présenter comme le seul défenseur des intérêts des habitants de Ceuta. Sur son agenda, le parti prévoit de nouer des contacts avec les associations de pêcheurs de l'Andalousie en vue d'examiner la possibilité d'approvisionner la ville en poissons. Un élu local de la même formation estime que l'«hostilité» du Maroc à l'égard de Ceuta serait la conséquence de l'«influence» de Vox sur le président de la ville, Juan Vivas, du Parti populaire. Des milieux à Ceuta redoutent que d'autres produits agricoles et industriels, notamment dans la construction, en provenance du Maroc, soient aussi frappés par l'interdiction.