régulation des médias à l'ère du numérique a une finalité éminemment démocratique, a souligné, jeudi à Rabat, la présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) et vice-présidente en exercice du réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIARC). S'exprimant lors d'une conférence internationale organisée par la HACA sous le thème «La régulation des médias dans un environnement numérique, mobile et social: impératifs d'adaptation et enjeux de refondation», Latifa Akharbach a indiqué que la régulation des médias a une finalité éminemment démocratique, soulignant, au passage, la nécessité pour les régulateurs des médias de renforcer leurs compétences face à une sphère numérique où les sociétés sont disponibles en permanence pour la connexion. Les sociétés expriment de plus en plus une demande de régulation eu égard aux multiples effets culturels, démocratiques, sociétaux et économiques de la communication digitalisée et globalisée, a-t-elle dit, soulignant la contribution des régulateurs à la réflexion autour de l'adaptation de la régulation des médias à l'ère numérique. «Les régulateurs, de par leur mandat spécifique et avec leurs outils propres, se posent des questions d'intérêt général : comment préserver les individus, les sociétés, et la communauté humaine globale des risques de manipulation, de la mise en danger du vivre-ensemble, de l'atteinte à la dignité humaine, de la limitation du libre arbitre du citoyen, de la diffusion du discours de haine et de la violation de la vie privée, etc», a estimé Latifa Akharbach. Et d'ajouter que les pouvoirs publics se tournent aussi vers les régulateurs, lesquels «ne peuvent être un recours efficace que si leur autonomie est préservée et respectée». Outre les instances de régulation des médias et de nombreux experts et organismes internationaux, cette rencontre a vu la participation des présidents et directeurs généraux des opérateurs publics et privés de l'audiovisuel, de journalistes, d'acteurs de la société civile, ainsi que de représentants des milieux académiques marocains et étrangers.