Face à la multiplication des initiatives diplomatiques sur la question libyenne, le Maroc précise que la Libye ne peut être une «marque commerciale» politique aux services de congrès et de réunions internationales. Enfin une déclaration du chef de la diplomatie du Maroc sur les nouveaux développements diplomatiques et militaires en Libye. «Le royaume du Maroc exprime sa vive préoccupation concernant l'escalade militaire» dans le pays maghrébin, a déclaré Nasser Bourita lors du point de presse qu'il a animé conjointement, cet après-midi à Dakhla, avec son homologue gambien. «Le Maroc rejette toute ingérence étrangère y compris les interventions militaires quelques soient ses fondements, ses motifs et ses acteurs», a-t-il indiqué. Rabat met ainsi dans le même panier et la Turquie et ses adversaires l'Egypte, les Emirats arabes unis, la France et la Russie, grands soutiens des forces du maréchal Khalifa Haftar. Le ministre s'est dit persuadé que «les interventions étrangères ne contribuent qu'à compliquer la situation en Libye et éloigner la perspective d'une solution politique, consacrant les divergences internes et menacant la paix et la sécurité dans l'ensemble de la région maghrébine». Et d'ajouter qu' «il n'y a pas de solution militaire au conflit. Elle ne peut être que politique entre les protagonistes libyens (…) qui passe par une phase transitoire conformément à l'accord de Skhirat (signé le 17 décembre 2015) à dessein de le consolider et l'améliorer». La Libye ne peut être une «marque commerciale» politique Nasser Bourita a, par ailleurs, souligné que «la Libye ne peut être une 'marque commerciale' politique aux services de congrès et de réunions diplomatiques au lieu de servir les besoins vitaux du peuple libyen en la paix et la sécurité». C'est la réponse du Maroc au mini-sommet qui se tiendra demain au Caire avec la participation de la France, la Grèce, Chypre, l'Egypte, et le congrès que prépare l'Allemagne vers la fin de ce mois à Berlin. Sans oublier les visites à Alger effectuées par le chef du gouvernement d'union nationale Fayez El-Serraj et du ministre des Affaires étrangères turc. Le chef de la diplomatie a, en revanche, appelé la «communauté internationale à accompagner la Libye dans le processus d'un accord politique et à l'éloigner des tiraillements des agendas étrangers qui n'ont aucun lien avec l'intérêt suprême du peuple libyen». Et de conclure en invitant les puissances étrangères qui s'activent sur le terrain libyen à «respecter l'intégrité territoriale» de ce pays. Pour rappel, le Maroc est pour l'instant, écarté de la mobilisation internationale sur ce dossier, malgré son rôle actif dans la conclusion de l'accord de Skhirat.