Une semaine après l'annulation d'une réunion de l'ambassadeur du Maroc aux Pays-Bas avec un membre du gouvernement, Rabat continue d'observer le silence. En revanche à Amsterdam, l'incident enflamme les débats au Parlement. Sans surprise, le Parlement néerlandais s'est emparé du dernier épisode des tensions entre Rabat et Amsterdam. «Les partis de l'opposition et de la coalition sont en colère contre Ankie Broekers-Knol en raison de l'affaire du Maroc», indique un média local. Les députés ont exprimé leur «mécontentement» quant au refus de la secrétaire d'Etat des Pays-Bas à la Justice et la Sécurité d'apporter des éclaircissements sur les motifs de l'annulation de sa réunion du jeudi 5 décembre avec l'ambassadeur marocain. «Plusieurs députés ont voulu savoir ce qui s'était réellement passé la semaine dernière, notamment la nature de communication entre l'ambassadeur et le ministère néerlandais des Affaires étrangères», explique la même source. Mme Broekers-Knol s'est contentée de renvoyer la balle dans le camp du diplomate marocain, soulignant qu'il n'a cessé de lui répéter qu'il «ne peut pas justifier» l'annulation à la dernière minute de la réunion. Visiblement agacée par les questions des parlementaires, la secrétaire d'Etat a déclaré que «c'est à l'ambassadeur de dire quelques chose» à cet égard. Des voix appellent à la fermeté avec le Maroc Mais la gestion de la secrétaire d'Etat de ce dossier a été sérieusement pointée du doigt par les parlementaires. «Les députés de gauche comme de droite pensent qu'elle n'est pas en mesure de convaincre le Maroc de rapatrier ses ressortissants dont les demandes d'asile aux Pays-Bas ont épuisé tous les recours légaux», rapporte telegraaf.nl. Ils ont même proposé de retirer le dossier à Mme Broekers-Knol pour le confier au ministre des Affaires étrangères, Stef Blok. La séance du mardi 10 décembre a été l'occasion pour certains élus de demander une révision de la politique du gouvernement vis-à-vis de Rabat, estimant que «le temps de demander gentiment» au Maroc de rapatrier ses sans-papiers est «révolu». Le 6 décembre, le chef de la diplomatie a affirmé dans des déclarations à la presse qu'il ne prévoit pas de convoquer l'ambassadeur marocain pour lui demander de fournir des explications sur les motifs de l'annulation de la réunion. Sur ce dossier, la secrétaire d'Etat à la Justice et la Sécurité a essuyé deux revers. Sa demande de visite à Rabat pour aborder ce sujet avec des membres du gouvernement a été rejetée eb plus de l'annulation de la réunion avec l'ambassadeur El Bellouki.