Le 25 novembre, le Polisario annonçait officiellement l'organisation de son 15ème congrès, prévu du 19 au 23 décembre, à Tifariti. Face à l'absence de réaction de la part des Nations unies, le Maroc a pris les choses en main et a adressé deux lettres de protestation à l'ambassadrice américaine Kelly Craft, dont le pays assure la présidente tournante du Conseil de sécurité durant ce décembre, et au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Selon nos sources, le royaume n'a pas seulement condamné, comme il est de coutume dans pareille circonstances, la tenue du conclave du Front dans une zone tampon mais a alimenté son réquisitoire par la récente alerte donnée par le gouvernement espagnol. Le chef de la diplomatie et la ministre de la Défense du voisin ibérique avaient fait état des risques imminents d'attentats terroristes et d'enlèvements de ressortissants étrangers dans des camps de Tindouf et à l'Est du mur des Sables. Tifariti en fait, d'ailleurs, partie de cette zone que le Polisario considère comme des «territoires libérés». Dans sa résolution 2440 du 31 octobre 2016, le Conseil de sécurité avait demandé au Polisario de «respecter pleinement les engagements qu'il a pris auprès de l'envoyé spécial au sujet de Bir Lahlou, Tifariti et la zone tampon à Guerguerat». Le Polisario avait en effet promis à l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, de n'entreprendre aucune action dans les trois localités à même de nuire à son projet de relance des pourparlers. Pour mémoire, le Front Polisario avait déjà organisé des congrès et des défilés militaires à Tifariti, au grand dam du Maroc et des Nations unies.