Une délégation du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), coordonnée par le président du comité permanent chargé du monitoring et de la protection et du médecin légiste, a été dépêchée, les 7 et 8 novembre 2019, dans six établissements pénitentiaires. Des établissements dans lesquels ont été transférés les détenus du Hirak visés par les mesures disciplinaires annoncées au courant de la semaine dernière, indique un communiqué du CNDH parvenu ce mercredi à Yabiladi. Le Conseil publie ainsi les conclusions de cette visite, informant que sa délégation a pu notamment «visiter les cellules disciplinaires», «s'entretenir (…) avec chaque détenu» et «investiguer sur les allégations de torture et de mauvais traitements». Dans ce sens, le CNDH, et à partir des vidéos visionnées, du recoupement des témoignages des personnes interrogées, des examens médicaux réalisés et de l'ensemble des informations collectées, informe que «les six détenus ont refusé de quitter le hall à côté du poste de surveillance et de rejoindre leur cellule pendant plus de deux heures ; chose que les détenus ont confirmé lors des entretiens individuels». «Les informations recueillies par le CNDH montrent qu'il y'a bien eu altercation entre les agents pénitentiaires et deux détenus. Cet incident a résulté en quelques ecchymoses sur le corps des deux détenus, et la prescription d'un arrêt de travail pour les agents», note le CNDH, qui affirme qu'«aucune trace de torture à l'encontre des détenus n'a été constatée». Le CNDH souligne en revanche l'état déplorable des cellules disciplinaires des prisons de Toulal 2 et de Ain Aicha, et confirme l'arrêt de la grève de la faim annoncée par certains détenus. Et le CNDH de plaider en faveur de «l'harmonisation» des dispositions du projet de loi relatif à l'organisation et au fonctionnement des établissements pénitentiaires, en cours d'étude, avec les guidelines internationaux en la matière.