Des eurodéputés commencent l'année parlementaire en exhumant la sentence de la CJUE du 21 décembre 2016. Ils pointent une «nouvelle route maritime» inaugurée par le transporteur français CMA, reliant le port de Dakhla à Algesiras, et destinée, selon eux, à transporter massivement des produits agricoles originaires du Sahara. Pour l'instant, le Parlement européen est occupé à auditionner les candidats proposés le 2 juillet par les chefs d'Etat pour occuper des hauts postes de responsabilité au sein de l'Union européenne. D'ailleurs, ce mardi, l'institution a donné son feu vert à la nomination de Christine Lagarde pour la présidence de la Banque centrale européenne. Le jeu des questions orales est ainsi reporté à une date ultérieure. Nullement découragés par ce contexte, des eurodéputés espagnols d'Unidas-Podemos se sont lancés dans une nouvelle campagne contre les intérêts agricoles du Maroc. Ils remettent au goût du jour une décision de la CJUE, vieille de trois ans, que la plénière du Parlement européen avait ignorée à deux reprises en janvier et février, en intégrant le Sahara respectivement dans les accords agricole et de pêche. Le transporteur français CMA dans le viseur d'Unidas-Podemos Dans une question écrite adressée à la Commission européenne, des parlementaires espagnols d'extrême gauche s'alarment de l'augmentation des «exportations frauduleuses» du royaume de produits du Sahara vers le marché européen. Ils estiment que cela constitue une «violation» de la décision de la CJUE du 21 décembre 2016, ayant exclu le territoire de tous les accords commerciaux conclus avec le Maroc. En vue d'appuyer leurs dires, les eurodéputés d'Unidas-Podemos affirment que la multinationale française de transport maritime CMA a mis en marche une nouvelle route commerciale connectant le port de Dakhla à celui d'Algésiras. Exhumant de vielles demandes, ils ont demandé à Bruxelles de «réviser l'entrée de produits» en provenance du territoire «à travers cette nouvelle route, et ce, afin de garantir l'accomplissement de la sentence» de la CJUE et l'étiquetage de tous les produits agricoles originaires du Sahara. Et de conclure leur texte en déclarant que les intérêts de la Commission européenne avec le Maroc ne sont pas «au-dessus» de la décision de la CJUE. Pour rappel, la plénière du Parlement européen avait adopté, le 16 janvier, les modifications apportées à certains articles de l'accord d'association entre le Maroc et l'UE. Par cette question écrite, les eurodéputés d'Unidas-Podemos font siennes les revendications de la Coordination des organisations des agriculteurs et éleveurs en Espagne, pourtant de droite. La semaine dernière, l'instance a tiré la sonnette d'alarme sur la hausse des exportations du Maroc vers le marché européen de produits agricoles du Sahara.