Les associations espagnoles de défense des migrants sont vent debout contre la procédure d'expulsion à chaud des migrants qui parviennent à pénétrer sur le sol espagnol via Ceuta ou Melilla. Mercredi soir, le journal espagnol El Diario est revenu sur le cas d'Ibrahim Diallo, un mineur d'origine guinéenne âgé de 15 ans, qui a réussi à franchir la barrière séparant le Maroc de Ceuta en août dernier, avant d'être expulsé. «Il a été renvoyé non pas parce qu'il était jeune mais plutôt parce que, comme la plupart de ceux qui parviennent à franchir la frontière, il n'a pas communiqué son âge réel pour ne pas se retrouver dans un centre pour mineurs», écrit le journal. Après l'assaut, le 22 août, la police espagnole a accompagné les migrants au Centre de séjour des migrants temporaires (CETI) pour les enregistrements et les procédures. Pendant qu'ils attendaient d'être identifiés, un employé du centre aurait appelé «spécifiquement» Ibrahim et lui aurait «conseillé de ne pas indiquer son âge», selon la version relayée par le mineur, actuellement à Rabat. «C'était la première fois de ma vie que je pénétrais en Europe. Si quelqu'un me dit de faire comme ça, alors je le fais», se souvient-il. La personne, qu'Ibrahim a identifié comme «un employé du centre», a-t-il affirmé, portait «un gilet vert avec des lettres sur le dos», de sorte qu'il aurait pu être un agent de sécurité du CETI, selon des sources d'ONGs présentes lors de cette procédure. Ces mêmes sources ajoutent qu'elles ne savent pas que des personnes liées au CETI font de telles recommandations. Les expulsions expresses auxquelles l'Espagne fait appel suite à un accord conclu avec le Maroc prévoit le retour des migrants dans le royaume, sauf pour le cas des mineurs.