Une semaine après le revers du gouvernement italien dont la Ligue (extrême-droite) a été sortie, la nouvelle coalition a prêté serment ce jeudi. A l'Intérieur, Matteo Salvini est remplacé par Luciana Lamorgese (indépendante). Avocate spécialiste des migrations, elle est la première femme à avoir accédé à la tête de la Préfecture de Milan, mais aussi celle qui a gravi d'importants échelons au sein du ministère, dès les années 1970. Sa succession au chef de la Ligue est annonciatrice d'un changement dans la politique migratoire italienne. Contrairement à son prédécesseur, elle est connue pour ses initiatives pro-migration, via la promotion d'événements et de politiques locales dans ce sens. Ces dernières années, elle a été chargée de la planification des centres d'accueil des réfugiés dans le nord de l'Italie. Selon The Guardian, cette nomination serait «une rupture avec l'ère Salvini, dont les mesures d'immigration radicales comprenaient la fermeture des ports italiens aux bateaux de sauvetage des ONG et la suppression des principales protections pour les demandeurs d'asile». Toujours est-il que la tâche pourrait s'avérer plus complexe, justement par ces mesures ou encore au vu des composantes de l'actuelle coalition. En effet, on retrouve dans celle-ci le Mouvement cinq étoiles (M5S), qui a souvent soutenu les politiques de Salvini, notamment la «loi Sécurité». Voté au Parlement il y a quelques semaines, ce texte rend difficile l'accès des migrants à des services administratifs ou de santé. Réunie par Giuseppe Conte, cette nouvelle coalition est aussi constituée du Parti démocratique de centre-gauche (PD), ce qui donne une certaine couleur pro-européenne. En son sein, le chef du M5S, Luigi Di Maio, devient ministre des Affaires étrangères, après s'être chargé du portefeuille de l'Economie. Ce dernier est confié au démocrate Roberto Gualtieri, présenté comme un eurodéputé très influent.