Selon un rapport du ministère espagnol l'Agriculture et des correspondances adressées par l'ONSSA à l'Organisation mondiale de la santé animale, le Maroc occupe la quatrième place en termes de nombre de foyers de la fièvre aphteuse dans le monde. De plus, la hausse de nombre de cas enregistrés en mai et juin dernier ravive les inquiétudes, à l'approche de l'Aid Al Adha. Le Maroc se classe à la quatrième position en termes de foyers où la fièvre aphteuse, maladie virale aiguë hautement contagieuse qui touche les animaux à sabots, notamment les porcs, les bovins, les ovins et les caprins, ont été déclarés au monde à fin juin 2019. C'est ce qu'indique le ministère espagnol l'Agriculture et des pêcheries, de l'alimentation et de l'environnement, dans un rapport cité ce mardi par le média espagnol Melilla Hoy. Ainsi, avec 45 foyers enregistrés de la fièvre aphteuse, le royaume se place derrière l'Algérie (317 cas déclarés), le Zimbabwe (220 cas déclarés), et la Guinée Bissau (50 cas). Le rapport du ministère espagnol revient notamment sur cette maladie et son évolution dans ces pays. Déclarée endémique dans de nombreux pays d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Asie et d'Amérique du Sud, la fièvre aphteuse est déclarée «résolue» en Afrique du Sud, Israël, Libye, Malawi, Mozambique, Russie, Tunisie et en Palestine. Mais il existe actuellement des foyers, notamment en Algérie et au Maroc. Le document rappelle que cette fièvre, de type O, a touché le Maroc pour la première fois en 1999. «Son éradication a été principalement réalisée grâce à la vaccination du bétail et au contrôle des mouvements d'animaux sensibles», poursuit-on. Toutefois, le royaume décidera, en septembre 2007, d'arrêter la vaccination, ce qui «facilitera une nouvelle introduction présumée du virus». Une maladie que le Maroc a du mal à éradiquer ? Ce n'est qu'en 2014 que les autorités marocaines commencent à mettre en œuvre un plan visant à atténuer le risque d'arrivée de la maladie en provenance d'Algérie, à travers notamment des «mesures préventives dans les zones les plus exposées, c'est-à-dire à la frontière orientale du pays limitrophe de l'Algérie, ainsi que dans les zones d'accès difficile». Un nouveau programme de vaccination touchera ainsi 1 000 000 de bovins dans cette région puis 1 800 000 bovins supplémentaires dans les autres régions. Mais la fièvre aphteuse de type O sera de retour. Le 2 novembre 2015, le Maroc était le premier pays à avertir l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). La maladie aurait été détectée à Lammaride, dans la province de Sidi Bennour, au sein d'une exploitation comptant 17 bovins et 14 ovins, dont 10 qui présentaient les mêmes signes cliniques que les bovins. L'origine de l'infection était inconnue et tous les animaux présents dans la ferme touchée ont été éliminés, rappelle le document. Depuis 2015, des campagnes annuelles sont organisées au Maroc pour vacciner les troupeaux de bovins contre le type O de cette fièvre réapparu en Algérie en 2014, sans toutefois parvenir à éradiquer la maladie. D'ailleurs, le 10 janvier 2019, le royaume a informé l'OIE d'un nouveau foyer du type O de la fièvre aphteuse confirmant les soupçons d'un foyer au centre du pays, dans une ferme à Ouled Sidi Chennane (région de Béni Mellal-Khénifra). Selon les correspondances adressées par le docteur Abderrahman El Abrak, Directeur des services vétérinaires à l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), consultées ce mardi par Yabiladi, cette notification a été suivie par plusieurs rapports de suivi. Le premier, adressé le 17 janvier, concerne deux foyers détectés, le 11 et le 12 janvier à Gouaret El Mchaala (Tanger-Tétouan-Al Hoceima) et Chaabat Mansour El Gaada (Béni Mellal-Khénifra). Au total, cinq cas de bovins ont été détectés. Ce document évoque la confirmation de cas de fièvre aphteuse dans le cadre de cette «récurrence d'une maladie répertoriée». «L'événement concerne tout le pays», précise-t-on au début de ce document. Une hausse des cas entre mai et juin, à deux mois de l'Aid El Kébir Le 25 janvier, un autre rapport de suivi est envoyé, évoquant cinq foyers avec 13 cas de bovins déclarés dans trois fermes dans la région de Béni Mellal-Khénifra et deux dans la région de Casablanca-Settat. Entre février et mars 2019, les rapports font état d'un total de 59 cas de fièvre aphteuse déclarés dans plusieurs régions du royaume. Des foyers maîtrisés par les autorités sanitaires, qui font appel à chaque fois à l'élimination de l'ensemble du troupeau concerné, en plus de plusieurs mesures sanitaires. Si aucun cas n'a été déclaré de cette maladie pour le mois d'avril, le mois de mai connait, à lui seul, une hausse sensible avec 153 cas de cette maladie, ayant concerné 130 ovins, 16 caprins et sept bovins, enregistrés dans six nouveaux foyers (deux à Rabat-Salé-Kénitra, deux dans la région de l'Oriental et deux dans la région de Fès-Meknès). Un mois plus tard, 177 cas sont déclarés dans cinq foyers de la région de Fès-Meknès. La maladie aurait été enregistrée chez 169 ovins et huit caprins. Des chiffres qui inquiètent à l'approche de la célébration de l'Aid El Kébir, en août prochain, bien que le dernier rapport datant du 15 juillet fait état d'«absence de nouveaux foyers». Il précise notamment le nombre de cheptel vacciné et rappelle les mesures prises par les autorités sanitaires du pays, comme «la surveillance en dehors de la zone de confinement et / ou de protection», «la surveillance dans la zone de confinement et / ou de protection», «le dépistage», «la mise en quarantaine» ou encore la «destruction officielle de produits d'origine animale».