A la suite du tollé provoqué par les propos d'Adil El Omari, animateur de l'émission «Les savants de Mars» sur Radio Mars, le 4 juillet dernier, la décision de la HACA à ce sujet a été rendue publique ce lundi. Elle ne concerne pas uniquement cet épisode qui a été largement décrié par les associations. A l'issue de la plénière tenue le 11 juillet dernier par le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle a décidé, celui-ci a décidé de suspendre la diffusion de Radio Mars durant l'horaire habituel de l'émission «Les savants de Mars» et de «Questions sportives vue par la diaspora». Cette mesure devra durer 15 jours, «assortie de l'obligation de donner lecture sur les ondes de la radio d'un communiqué exposant les motifs de la sanction», indique un communiqué de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). En effet, cette décision est motivée par un constat de la HACA concernant «le contenu de plusieurs éditions de ces deux émissions de manquements aux dispositions légales et réglementaires en vigueur régissant le secteur de la communication audiovisuelle». Il s'agit notamment des «obligations de l'opérateur en matière de respect de la dignité humaine, de lutte contre les stéréotypes portant atteinte à l'image et à la dignité de la femme et de non-incitation à la violence et à la haine». Pour la HACA, le contenu d'épisodes de l'émission «Les savants de Mars» constitue une incitation implicite «à la violence et à la haine entre supporters lors des manifestations sportives». «Les animateurs et invités des émissions de sport sont supposés, eu égard au statut de leader d'opinion des journalistes et de la responsabilité sociale des médias, représenter une référence et un modèle pour une large partie du public, et en particulier les jeunes», rappelle le communiqué. A plusieurs reprises, la dernière remontant au 4 juillet dernier, l'animateur de l'émission, Adil El Omari, s'est en effet adressé à une auditrice qui a dit ne pas soutenir l'équipe nationale lors de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en la sommant d'«aller cuisiner ou regarder Choumicha», arguant que «la sélection n'a pas besoin d'[elle] pour se sentir soutenue» et qu'elle gagnerait à «rester en dehors du football». Après quoi, ses excuses le lendemain sont restées laconiques. L'animateur est un multi-récidiviste D'autres propos ont été proférés par Adil El Omari à l'encontre de la même auditrice. A travers son attitude, il «a imposé au public du programme ses parti pris et ses représentations particulières en faveur de l'exclusion de la femme et de la négation de son droit à s'intéresser au fait sportif national, en limitant son rôle aux tâches de cuisine, en minorant indûment son rôle et sa participation sociale, en sous-estimant ses compétences et ses aptitudes et en lui reniant la liberté et le droit d'exprimer son opinion, en tant qu'acteur fondamental dans la société», note la HACA. Cette sanction tient compte du «caractère répétitif des manquements relevés», d'autant plus que «trois sanctions à l'encontre de cet opérateur avaient déjà été prises en 2016, 2017 et 2018 pour non-respect des dispositions légales et réglementaires relatives à la dignité humaine et à l'honnêteté de l'information et des programmes». Misogynie sur Radio Mars : Adil El Omari acceptera-t-il un octogone avec des sportives marocaines ? Justement, elle intervient après une large dénonciation des propos misogynes et sexistes de l'animateur Adil El Omari, tandis que des associations féministes ont appelé la HACA à analyser l'ensemble du contenu des programmes incriminés. De son côté, l'ancienne internationale marocaine de football, Ibtissam Bouharat, avait lancé un défi à l'animateur pour la rejoindre sur le terrain, le temps d'un match contre son équipe féminine. Concernant «Questions sportives vue par la diaspora», le CSCA dit avoir relevé «des expressions de nature péjorative et consacrant une image stéréotypée, dévalorisante et méprisante à l'égard de la pratique et des performances sportives féminines en général».