Porté à la tête du gouvernement par la force des urnes, Abdelillah Benkirane bénéficierait d'une grosse cote de popularité auprès de l'opinion publique. C'est l'un des enseignements d'un récent sondage commandité par l'hebdomadaire Actuel. Pour 82% des Marocains, Abdelillah Benkirane serait l'homme de la situation. Une telle cote de popularité expliquerait sa large victoire aux élections législative du 25 novembre, dont il était d'ailleurs le grand favori. Mené entre le 2 et le 5 décembre par l'Institut LMS-CSA pour le compte de l'hebdomadaire Actuel, montre également que la nomination du secrétaire général du PJD au poste de Chef du gouvernement a été favorablement accueilli par l'opinion publique marocaine. «Rarement un chef de gouvernement aura bénéficié d'une telle adhésion au lendemain de sa nomination», rapporte un communiqué des auteurs du sondage Son prédécesseur Abbass El Fassi par exemple, avait moins inspiré confiance surtout lors des derniers mois de son mandat. Le 1er avril dernier, le magazine La Vie Eco annonçait la démission de ce dernier en guise de «poisson d'avril». La publication avait aussi dévoilé un sondage selon lequel trois quarts des personnes interrogées estimaient que le chef de l'Istiqlal n'irait pas jusqu'au bout de son mandat. Les autres leçons du sondage S'il bénéficie d'entrée de la confiance des Marocains, Abdelillah Benkirane a également une idée des dossiers qu'il devra traiter s'il compte la conserver. Les sondés, 1000 au total, se sont ainsi livrés à une hiérarchisation des grands chantiers qui attendent le gouvernement. En tête des mesures phares attendues, figure le relèvement du niveau du SMIG (71%). Suivent, l'allègement du régime fiscal (59 %), et la création d'une caisse d'allocation chômage (46 %). Le sondage a également révélé que la nature conservatrice du parti de Benkirane semble en adéquation avec les attentes du peuple sur certaines questions de mœurs. Ainsi, 77% des sondés seraient contre la vente d'alcool. «68% sont également très favorables à une nouvelle politique culturelle plus conforme aux fondamentaux de l'islam». Il est en revanche intéressant de constater que 49% des sondés se disent favorables à l'avortement alors que 32% s'y opposent. La question ferait d'ailleurs l'objet d'un débat au sein du PJD depuis plusieurs années. Benkirane et les siens ne seraient pas contre une légalisation, au moins partielle de la pratique, pour la sortir de la clandestinité. Des points de vue qui se rejoignent, seraient-ils précurseurs d'un mandat réussi pour le gouvernement de Benkirane ? La réponse dans les mois à venir.