Après le tollé provoqué par l'humiliation des journalistes marocains lors du Red Carpet du Morocco Mall, la direction du plus grand centre commercial d'Afrique répond. Accusés de discrimination, les responsables du Morocco mall se sont défendus en assurant ne pas avoir invité la presse internationale. Cependant, des vidéos d'interview de J-Lo prouvent que la presse américaine a été de la fête. Au delà des articles dithyrambiques sur les records réalisés par le Morocco mall, les nouveautés importées, la grandeur des surfaces et des façades, le Morocco mall a également fait la Une à cause d'une fâcheuse affaire l'opposant aux journalistes marocains. Ces derniers, dédaignés par la direction du Morocco mall le fameux jour du Red Carpet n'ont pas manqué d'exprimer leur révolte via communiqué, pour lequel Yabiladi a fait écho. Le Syndicat de la presse marocaine et la Fédération des éditeurs de presse ont également suivi cette affaire avec indignation. Devant l'ampleur du scandale, le Morocco mall, qui a tenu le silence jusque là, s'est défendu de toute discrimination envers la presse nationale. La faute au service de relation presse «Nous tenons à affirmer que, contrairement à ce qui a été rapporté par certains organes de presse, il n'y a eu aucune discrimination par rapport à la presse nationale», réfute la direction du Morocco mall. Le haut management du mall assure que la presse a été victime d'un malheureux quiproquo. Les journalistes «ont été victimes d'un malentendu, le prestataire média ayant envoyé une invitation à ladite réception par erreur. Une erreur dont il s'est rendu compte à la dernière minute, ce qui n'a pas pu éviter le déplacement inutile des journalistes», se dédouane le Morocco mall. L'équipe de Salwa Akhennouch présente ainsi ses excuses pour ce qui est décrit comme un «fiasco» en off par une source interne, en affirmant que «si les médias marocains ont pu se sentir visé», ce n'est «qu'une maladresse de gestion des relations presse». La presse internationale n'a pas été épargnée Les journalistes étrangers n'ont pas été mieux lotis. Invités tout d'abord pour le concert de J-LO, la presse internationale a été informée par l'agence parisienne mandatée «qu'ils ne pourraient pas assister du tout à l'inauguration, «pour des raisons de protocole», rapporte ce journaliste français résident au Maroc. «Au début on était invités, confirme ce correspondant espagnol en poste au Maroc, mais dès que la princesse a confirmé sa présence, on nous a dit que c'était plus possible. Pas de presse devant la princesse. Ni marocaine ni étrangère.». Privés du concert de J-Lo, les journalistes étrangers ont quand même été priés d'accéder au Red Carpet «pour prendre des photos des invités», poursuit ce journaliste espagnol. Ensuite, «comme lot de consolation», la presse internationale a eu droit à un dîner dans un grand hôtel. Les journalistes étrangers n'ont clairement pas apprécié non plus. «Ils n'ont pas usé du terme «humiliation», même si certains d'entre eux venaient de la région ou de très loin : du Grand Maghreb, Algérie, Tunisie, Mauritanie, du Machrek, Liban, Qatar…etc., d'Amérique et d'Europe. Mais le malaise était de mise.», poursuit le journaliste français. Seuls les journalistes américains ont été admis comme le témoignent les vidéos de l'interview de J-Lo le jour de la soirée d'inauguration du «temple du shopping». Reportage sur le concert marocain de J-Lo par une chaîne américaine Les syndicats s'indignent Le Syndicat de la presse marocaine et la Fédération des éditeurs de presse, qui ont mené leur enquête sur ce qui s'est passé le 1er décembre n'ont pas tardé à condamner «l'humiliation infligée par les propriétaires et les gestionnaires du Morocco Mall aux journalistes et responsables des médias marocains». Le syndicat et la fédération comptent contacter les parties concernées afin d'encadrer les relations de presse et l'accès à l'information et préserver la dignité des journalistes.