Suite à la confirmation en appel des condamnations à l'encontre de Nasser Zefzafi et d'une quarantaine de militants du Hirak du Rif à Casablanca, vendredi dernier, Human Rights Watch (HRW) a réagi ce mercredi en dénonçant un «verdict d'appel choquant, qui maintient jusqu'à 20 ans de prison pour les manifestants du Hirak (…) en partie fondé sur des aveux entachés de suspicions, de torture et de contrainte». Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, déclare ainsi que «cet accès de vengeance contre des activistes risque de se retourner contre le Maroc, alors que dans la région, la colère populaire se répand dans les rues». Le 26 juin 2018, la chambre criminelle de première instance près la cour d'appel de Casablanca a condamné Nasser Zefzafi à 20 ans de prison ferme et des autres militants à des peines allant de 1 à 20 ans de réclusion, «pour avoir présumément agressé des policiers, et dans certains cas mis le feu à des véhicules et un bâtiment de la police» selon HRW. «Le tribunal s'était fondé sur les "aveux" des accusés, sans tenir compte de leur réfutation ultérieure desdits "aveux" ni de leurs allégations de torture, et ce malgré les rapports médicaux suggérant qu'au moins une partie des accusés avaient bien subi des violences policières», conteste encore l'ONG. De ce fait, celle-ci considère que «la cour d'appel aurait dû tenir compte de ces éléments et exclure toute preuve semblant avoir été obtenue par la torture», alors que les juges ont également confirmé la peine de trois ans de prison contre le journaliste Hamid El Mahdaoui, accusé de non-dénonciation d'une menace sécuritaire que Human Rights Watch estime «douteuse».