Le 26 mai, les Espagnols ont rendez-vous avec des élections communales. A Melilla, la droite joue la carte des mineurs marocains non-accompagnés, un sujet sensible sur lequel Imbroda n'est pas en phase avec le ministre de l'Intérieur espagnol. Le ministre espagnol de l'Intérieur s'est rendu samedi 3 mars à Melilla, réputée un bastion de la droite classique qu'incarne le Partido popular. Une visite attendue depuis des mois. Fernando Grande-Marlaska devait répondre aux interrogations du président de la ville, Juan José Imbroda, se rapportant essentiellement aux mineurs marocains non-accompagnés. Un sujet qui revêt une importance capitale pour la droite qui gouverne à Melilla et Ceuta à seulement quelques mois des élections municipales. Imbroda a précisé que Melilla ne peut accueillir que 300 mineurs. Quant au reste, 700 selon ses dires, il a exigé l'expulsion immédiatement vers le Maroc ou un transfert vers la péninsule ibérique. Le politique a proposé en ce sens de considérer les mineurs marocains âgés de 16 et 17 ans comme «immigrés économiques». Une proposition rejetée par le ministre de l'Intérieur. «Au gouvernement, nous n'aimons pas les mesures exceptionnelles. Un mineur est un mineur. Nous ne pouvons pas perdre nos valeurs dont l'une d'elle est le respect du mineur, sachant qu'un mineur nécessite une protection internationale.» Fernando Grande-Marlaska, ministre de l'Intérieur «Un groupe de travail conjoint examine la question» Le ministre de l'Intérieur a néanmoins précisé lors de son point de presse qu'«un groupe de travail composé de responsables des deux pays sont en train d'évaluer le nombre de mineurs qui ne sont pas intégrés en Espagne et que le Maroc est disposé à réadmettre». «Il y a une nécessité d'établir une série de protocoles entre l'Espagne et le Maroc (...) parce que le Maroc est le premier intéressé à récupérer ses enfants et leur accorder protection au sein de leurs familles ou à travers l'Etat marocain lui-même. De toute évidence, ils sont ses enfants et il n'apprécie pas ce déracinement.» Fernando Grande-Marlaska Des propos qui n'ont pas rassuré le président de Melilla. Le ministre pense que l'expulsion des mineurs vers le Maroc est «possible mais selon un mouvement progressif. Nous allons attendre donc un mois et demi, le temps de voir si le Maroc annonce, pour une fois, son accord au rapatriement. C'est la meilleure solution que nous avons toujours défendue mais j'ai mes réserves», rapporte l'agence Europa Press. Le délai d'Imborda expire avec le début de la campagne des communales du 26 mai prochain.