Ce documentaire produit par Yabiladi revient sur l'histoire de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), fondée en 1956 au lendemain de l'indépendance et restée aux mains du parti de l'Istiqlal, jusqu'à une scission ayant donné lieu à un virage à gauche. Des faits sanglants entre mouvements estudiants rivaux ont ensuite plongé les universités dans une violence sans fin. Yabiladi vous présente un documentaire sous forme d'une machine à remonter le temps, permettant de mieux comprendre la naissance du mouvement estudiantin marocain avec l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) puis l'émergence de nouveaux courants, ainsi que la violence qui s'en est suivie dans le milieu universitaire du pays. Crée en 1956, l'UNEM a posé les jalons de l'action estudiantine du Maroc indépendant. Au cours des premières années, elle s'est alignée sur la politique des grandes formations partisanes de son temps, en reproduisant leur discours au cœur de l'agora universitaire. Ce documentaire donne la parole à l'enseignant-chercheur Mohamed Darif, auteur du livre «Le mouvement estudiantin marocain : lecture dans la crise de l'UNEM», au professeur, militant et historien Maâti Monjib, mais aussi aux responsables de mouvements estudiantins présents dans les universités du pays, à savoir la Voie démocratique basiste, le Mouvement culturel amazigh et Al Adl Wal Ihsane. De l'extrême gauche aux islamistes, des amazighs aux sahraouis Ainsi, ce documentaire propose des éléments de compréhension sur l'histoire de l'UNEM, qui depuis sa création jusqu'en 1959 s'est affiliée à l'Istiqlal, avant de s'aligner sur la vision de l'Union nationale des forces populaires (UNFP). Mais à la fin des années 1960, un nouveau changement s'est opéré. L'UNEM a déclaré sa fidélité à la gauche radicale, ce à quoi l'Etat a répondu en interdisant le mouvement en 1973. La situation est restée ainsi jusqu'en 1978, date à laquelle l'interdiction a été levée. La gauche contrôlera les instances de l'UNEM jusqu'en 1991, lorsque les islamistes décideront d'intégrer leurs représentations estudiantines aux universités. De violentes confrontations ont eu lieu entre islamistes et mouvances de gauche, conduisant à la mort de nombreux étudiants. Par la suite, la scène universitaire assistera à l'émergence d'une nouvelle faction qu'est le Mouvement culturel amazigh, mais aussi celle des sahraouis*. Dès lors, la violence ne se limitera plus aux confrontations entre étudiants islamistes et ceux de la nouvelle gauche. Outre cette violence parfois sanglante, des universités marocaines sont le théâtre d'affrontements entre étudiants et les forces de l'ordre. A plusieurs reprises, ces heurts ont fait de nombreuses victimes, des dizaines de blessés et plusieurs détenus dans les prisons. * Le mouvement estudiantin sahraoui au sein de l'Université Mohammed V de Rabat a été contacté par Yabiladi et nous a donné son accord de principe pour une participation au documentaire. Malheureusement, aucun des responsables sahraoui n'a donné suite à nos demandes d'interview.