L'AfD, principale force d'opposition au Bundestag, le parlement allemand, va faire l'objet d'une enquête par l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le service chargé du renseignement intérieur en Allemagne, indique Le Monde. Le BfV a en effet annoncé, mardi 15 janvier, qu'il allait ouvrir une enquête afin de déterminer si ce parti d'extrême droite, devenu en 2017 la principale force d'opposition au Bundestag avec 92 députés (sur 730), menace «l'ordre constitutionnel libéral et démocratique». En d'autres termes, s'il entrave les principes de l'Etat de droit. Le service du renseignement intérieur justifie cette décision par des «déclarations incompatibles avec le respect de la dignité humaine» tenues par des responsables du parti, qu'elles soient de nature «islamophobes», «xénophobes», «hostiles à certaines minorités» ou «nationalisto-völkisch». Cet adjectif se réfère à un «courant de pensée antidémocratique qui s'est structuré à la fin du XIXe siècle en Allemagne autour d'une conception ethnique du peuple, de l'exaltation des racines germaniques et du rejet de l'étranger, constituant l'une des sources de l'idéologie nazie», précise Le Monde. Dans le cas où l'AfD ferait l'objet d'une «mise sous surveillance», le BfV pourrait, en toute légalité, intercepter les télécommunications des membres du parti, stocker des données personnelles ou encore recruter des informateurs. De son côté, la formation eurosceptique n'a pas tardé à réagir. Très vite après l'annonce de la décision du BfV par son directeur, Thomas Haldenwang, les responsables de l'AfD ont organisé une brève conférence depuis le Bundestag, à Berlin, lors de laquelle ils ont annoncé leur intention de saisir la justice. Ils ont dénoncé une décision prise «sous pression politique».