En août, le Maroc avait autorisé pour la première fois les importations américaines de volaille dans le pays. Jeudi, le représentant américain au Commerce a annoncé que le royaume a également levé l'interdiction du bœuf en provenance des Etats-Unis. Le représentant américain au Commerce et le secrétaire américain à l'Agriculture ont annoncé jeudi que le gouvernement marocain avait accepté d'autoriser les importations de bœuf américain et de produits à base de viande bovine, d'après un communiqué de presse publié le même jour. C'est la première fois que les producteurs de bœuf américains ont accès au marché marocain, indique la même source, soulignant que la décision a été prise quelques mois à peine après l'autorisation, par les autorités marocaines, des importations de volaille en provenance des Etats-Unis. «Cet accès au marché marocain (…) est une étape importante pour permettre aux agriculteurs et aux éleveurs américains de continuer à accroître leurs exportations de produits agricoles», a déclaré le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer. «Le bœuf américain est le meilleur au monde. Une fois que les Marocains en auront un avant-goût, ils en réclameront certainement plus», a affirmé de son côté le secrétaire américain à l'Agriculture, Sonny Perdue. Il a ajouté que «l'ouverture du marché marocain est une bonne nouvelle pour nos producteurs». Un marché de 80 millions de dollars Dans leur communiqué, les deux responsables ont rappelé que le Maroc avait précédemment interdit les importations de bœuf américain. Cette interdiction a toutefois été levée après une rencontre entre des responsables des deux pays, et des négociations relatives au certificat sanitaire et aux conditions d'importation du bœuf américain de qualité supérieure et standard au Maroc. Ce nouvel accord a été rendu possible grâce à l'accord de libre-échange (ALE) conclu entre les Etats-Unis et le Maroc. «Les premières estimations laissent entendre que le Maroc représenterait un marché de 80 millions de dollars pour le bœuf américain et les produits dérivés.» La décision du Maroc a été prise après avoir autorisé pour la première fois les importations américaines de volaille. Le 7 août, le bureau du représentant américain au Commerce et le département américain de l'Agriculture avaient annoncé que le Royaume commencerait à importer des produits de volaille. Le royaume a déclaré qu'il s'attendait à une première expédition annuelle estimée à environ 10 millions de dollars après la levée de l'interdiction des volailles américaines, mise en œuvre pour des raisons de sécurité. Quelques jours plus tard, l'Association américaine de la volaille et des œufs (USAPEEC) annonçait dans un communiqué que l'accord couvrirait également la dinde américaine. Un accès total au marché marocain à l'horizon 2030 Le président de l'USAPEEC, Jim Sumner, a annoncé dans le même communiqué la mise en place d'un contingent en franchise de droits de 6 400 tonnes métriques pour les morceaux de poulet. Le quota augmentera ensuite de 200 tonnes métriques chaque année pour devenir à terme illimité. Le responsable souligne également que cette décision permettrait aux Etats-Unis d'avoir un accès total au marché marocain à l'horizon 2030. Cette mesure a toutefois été vivement critiquée par les producteurs de volaille marocains. En août, ils avaient déclaré que l'importation de produits américains engendrerait une «concurrence déloyale». La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) avait fait valoir que le marché marocain était autosuffisant et ses produits de bonne qualité. L'Association nationale des producteurs de viande et de volaille (ANPVV) s'était également opposée à cette mesure. L'organisme estime en effet que l'importation de produits de volaille américains «affectera le secteur, confronté à de grandes difficultés depuis deux ans».