Cour d'appel doit rendre justice aux activistes du Hirak, a estimé ce vendredi Human Right Watch. Dans un long article intitulé «Des verdicts entachés par des soupçons de torture» et rappelant les grandes étapes du procès des activistes du Hirak d'Al Hoceïma, l'ONG international remet sur la table les «allégations de torture» formulées par les détenus. «Un tribunal ne peut pas tout simplement ignorer des preuves de torture», déclare Ahmed Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord chez Human Rights Watch. «La cour d'appel se doit d'écarter tout aveu suspect, et de garantir que personne ne soit condamné si ce n'est pour des crimes réels», déclare-t-il alors que le procès en appel des détenus du Hirak s'est ouvert le 14 novembre 2018. HRW rappelle que les 17 et 18 juin 2017, des médecins légistes mandatés par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), un organe étatique indépendant, ont ausculté 34 détenus du Hirak, dont 19 du groupe de Casablanca. «Leurs rapports médicaux indiquent que les blessures subies par certains détenus présentaient un 'degré de concordance élevé' ou 'moyen' avec leurs allégations d'abus policiers», rappelle-t-elle citant les rapports ayant fuité à la presse marocaine le 3 juillet 2017. Le document rappelle que des médecins légistes, mandatés par le tribunal de première instance ou encore par le CNDH, ont ausculté les détenus. Il cite aussi les procès-verbaux des activistes du Hirak condamnés, qui racontent les violences qu'ils auraient subis lors de leurs interrogatoires au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), à Casablanca.