Cinq mois après son «élection» en tant que secrétaire général du PAM, Hakim Benchamach affronte des défiances à l'égard de son autorité et des mises en gardes contre l'éclatement du parti. Le Parti authenticité et modernité (PAM) dirigé par Hakim Benchamach est entré dans une zone de turbulence. Les membres de Marrakech-Safi et Souss-Massa, se disent préoccupés par le «niveau inquiétant de l'organisation» du parti dans les deux régions. Dans des communiqués, parvenus à Yabiladi, les adhérents tout en réaffirmant leur «attachement à l'unité» du PAM, invitent les responsables à programmer des réunions «urgentes» régionales et provinciales avec l'objectif déclaré de dépasser la crise actuelle. Ils proposent également la création d'un «noyau national» dont la mission serait la présentation de «propositions pratiques destinées à sauver le parti dans les plus brefs délais afin qu'il accomplisse ses missions nationales en tant que parti patriotique qui œuvre à l'édification démocratique». Vers un mouvement de redressement ? Ces deux sorties sont assez révélatrices du degré de malaise dans les rangs du PAM, le premier parti d'opposition à la Chambre des représentants. Elles interviennent alors que l'autorité du secrétaire général bat sérieusement de l'aile. En marge du 8e sommet Africités, organisé à Marrakech, de nombreux cadres influents du parti ont boycotté la réunion à laquelle avait appelé Hakim Benchamach dans un grand hôtel. Une défection qui est loin d'être isolée et circonscrite géographiquement. A des centaines de kilomètres de la ville ocre, se joue actuellement à Al Hoceima un autre acte de défiance à l'égard de Benchamach. Une dizaine d'anciens élus communaux ont présenté leurs démissions du PAM pour rejoindre les rangs du RNI d'Aziz Akhannouch. Ils se sont d'ailleurs présentés aux élections partielles du 29 novembre sous les couleurs de la Colombe. Un départ qui n'est pas sans rappeler le scrutin du 10 octobre dans la commune de Guercif où la majorité des conseillers du PAM avait rallié le RNI. Pour le moment des pamistes de Marrakech-Safi et de Souss-Massa évitent de descendre du Tracteur comme ils se gardent d'annoncer le lancement d'un mouvement de redressement. Sans doute, attendent-ils une réaction de la part de la direction du parti. Désormais, la balle est dans le camp de Hakim Benchamach et le groupe restreint de ses amis. Le secrétaire général a été porté aux commandes du parti en juin dernier au terme d'une longue de période de tension et de prises de bec entre les fidèles d'Ilyas El Omari et ses nombreux opposants.