Lancement des Frontières Intelligentes à Melilla pour Renforcer la Surveillance    easyJet ouvrira sa première base africaine à Marrakech en 2026    Bourse de Casablanca: clôture dans le vert    GenZ 212 : Jusqu'à 15 ans de prison pour 17 accusés des émeutes à Ait Amira    France : Marion Maréchal devant la justice pour diffamation contre une école musulmane    Espagne : Au Parlement, les extrêmes s'allient contre l'accord Maroc–UE incluant le Sahara    Copa Mundial Sub-20: ¿Quiénes son los tres porteros que dejaron huella en la semifinal con Marruecos?    Who are the three goalkeepers who marked Morocco's U20 World Cup semi-final?    easyJet abrirá su primera base africana en Marrakech en 2026    De Tolstoï au Bolchoï : la Russie dévoile sa nouvelle saison culturelle à Rabat    Le Maroc cité parmi les partenaires prioritaires de la Russie dans les entretiens énergétiques entre Moscou et la Chambre africaine de l'énergie    Visite de Nasser Bourita à Moscou : Le Maroc affirme sa stature de puissance régionale    Sahara : Le Parlement de la CEMAC réaffirme son soutien à l'initiative d'autonomie marocaine    Hilale à l'ONU : Le Sahara marocain est devenu un havre de paix, un hub d'intégration africaine et de développement partagé    L'Uruguay vote une loi autorisant l'euthanasie, une première en Amérique latine    Ouahbi : les Lionceaux aspirent à ramener la coupe du Monde U20 au pays    Les Lionceaux de l'Atlas en finale de la Coupe du Monde U-20 2025    Benchaouch blessé mais heureux : "Le plus important, c'est la victoire"    Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, a eu un entretien, jeudi à Moscou, avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.    Soupçons de conflit d'intérêts : Benalilou suspend une étude sur les risques de corruption dans la Santé    Maroc : le moral des ménages recule à 53,6 points au troisième trimestre, selon le HCP    Les températures attendues ce jeudi 16 octobre 2025    Cannabis : Le stockage au cœur d'une nouvelle valorisation médicale au Maroc    Espagne : les Marocains parmi les premiers acheteurs étrangers avec 5 654 logements acquis au premier semestre    Sous le Haut Patronage de S.M. le Roi, un opéra de la Fondation El Akademia Masterclass célèbre le cinquantenaire de la Marche Verte    Kebir Mustapha Ammi : « Il faut accepter que l'autre, fut-il notre adversaire, possède une part de vérité »    Le Colonel Randrianirina prend les rênes de Madagascar    Météo : Averses orageuses localement fortes avec rafales de vent ce jeudi    Présidentielle. Le Bénin entre dans l'arène électorale    Transformation numérique : L'ACAPS clôture la 1re édition du programme Emergence    Stress hydrique : La SRM Souss-Massa réalise 203 stations monoblocs    Fettah : «Les assemblées du FMI et de la BM, l'occasion d'approfondir le dialogue du Maroc avec ses partenaires»    M.A.M : Une soirée inaugurale pour ranimer l'âme plurielle du Maroc en musique    Fusion Show Ayta D'Bladi : Hajib, Douzi, Stati, Daoudi, ... têtes d'affiche de la 1ère édition    N.A.M.E. : Un nouveau format d'événements voit le jour à Rabat    « Goundafa » : la voix amazighe du Maroc résonne au Festival du Caire    Mondial U20 / Maroc – France : Othmane Maâmma, le Rolando marocain, MVP !    Futsal (Amical) : La liste des Lions pour la double confrontation Maroc – Espagne    Tribunaux : Grand déficit de moyens humains [INTEGRAL]    HB. 46e CAHCC Casablanca 25 : Al Ahly écrase l'US Nouasser    Washington : le Maroc élargit son cercle d'alliés au Congrès américain    MarrakechRun 2025 : la course qui unit Marrakech dans un souffle collectif    Marwan Rahiki, l'éclair marocain qui frappe à la porte du sommet de l'UFC    Etats-Unis : Le Maroc glane des appuis au Congrès    De Béarn à la vallée de Kelâat M'gouna, Hafsa Chakibi suit les routes de la rose [Portrait]    Affaire Boudrika : la défense réclame l'audience de la notaire accusatrice    A Rabat, le FMSPLN célèbre la victoire de la résistance palestinienne    Aït Amira : Lourdes condamnations à l'encontre de17 personnes impliquées dans les émeutes    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Espagne : Le blues des migrantes
Publié dans Yabiladi le 08 - 10 - 2018

Un rapport de la fédération espagnole Red Acoge évoque la grande fragilité psychologique des femmes migrantes. Pour beaucoup, leur santé mentale est inquiétante.
Comme le héros grec Ulysse, éreinté par ses périples et par les innombrables tribulations qui les ont jalonnés, les ressources psychologiques des migrants sont mises à rudes épreuves. En l'occurrence, les femmes, contrairement à Pénélope, fidèle épouse du protagoniste odysséen restée à Ithaque, s'embarquent elles aussi dans l'aventure migratoire.
A l'occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, qui se tient chaque année le 7 octobre, Red Acoge, une fédération de 18 ONG espagnoles de défense des migrants et des demandeurs d'asile, est revenue sur la problématique de la santé mentale des femmes migrantes, dans un rapport consacré à l'immigration féminine en Espagne.
C'est ainsi que le document évoque le syndrome d'Ulysse, ou «syndrome de stress chronique et multiple du migrant». Il recouvre un ensemble de symptômes dépressifs, anxieux, dissociatifs et somatoformes résultant d'une exposition à des niveaux de stress extrêmes propres au processus de migration moderne. Plutôt qu'un trouble mental, ce syndrome est une réaction naturelle aux niveaux de stress toxiques observés chez les migrants dont la santé mentale est habituellement jugée normale.
L'échec en dépit des sacrifices
Nombreux sont les facteurs de stress qui peuvent affecter ces personnes et leur bien-être psychique, émotionnel et cognitif. «La combinaison de la solitude, de la sensation d'échec du projet migratoire, du manque et de la peur sont les fondements psychologiques et psychosociaux du syndrome de stress chronique et multiple chez le migrant», souligne le rapport.
Le sentiment de solitude est ressenti par 51% des 72 femmes migrantes sollicitées dans le cadre du rapport de Red Acoge – toutes en situation régulière. La séparation avec la famille est l'un des éléments les plus influents, notamment lorsqu'il s'agit d'un éloignement des enfants ou d'un membre en situation de dépendance par rapport à la migrante, pouvant ainsi générer ou alourdir un sentiment de culpabilité. De plus, la précarité économique et sociale dans laquelle elles sont confinées à leur arrivée, souvent pendant de longs mois, réduit la possibilité de faire venir leurs familles et allonge la durée de séparation.
Signe qu'un regroupement familial est difficilement envisageable, leur capacité à subvenir à leurs seuls besoins fondamentaux, en l'occurrence l'alimentation et le logement, est grandement compromise. Pour un quart des femmes interrogées (15%), l'insuffisance alimentaire est un facteur important dans la dégradation de leur état psychologique, entraînant fatigue intense et céphalées. En revanche, les situations de surpeuplement et d'entassement, auxquelles sont régulièrement confrontés les migrants, n'ont pas été observées chez les répondantes. Le ratio de personnes par pièce est de 1,33 en moyenne. Red Acoge précise toutefois ne pas connaître la taille de leurs logements, «ce qui fournirait davantage d'indices sur leur qualité de vie».
Le diagnostic clinique des psychologues fait état de symptômes dépressifs
De même que la vulnérabilité économique de ces femmes, l'impression d'avoir échoué dans leur projet migratoire, en dépit de tous les sacrifices consentis (financiers, familiaux), est ressentie par 32% d'entre elles. Dans le cas où elles regagnent leur pays, leur retour peut être perçu comme une malédiction dans certaines régions, notamment en Afrique. La revenante est méprisée, perçue avec crainte et parfois rejetée par sa famille qui a placé en elle tous ses espoirs. Dans 63% des cas, les migrantes ont fait part de leur échec à répondre aux attentes qui avaient été définies avant leur départ.
Enfin, 10% déclarent avoir eu peur pour leur intégrité physique. «On sait que la peur d'être atteint dans son intégrité physique a des effets encore plus déstabilisateurs que la peur psychologique. Les problèmes et les dangers que beaucoup de migrants traversent habituellement peuvent devenir réellement traumatisants, surtout dans des cas d'abus, de viols, de maltraitance ou d'attaques xénophobes», ajoute le rapport.
L'affaiblissement des ressorts psychologiques des femmes migrantes s'aggrave d'autant plus lorsqu'elles ont difficilement accès à des soins. Si 65% des sondées disent ne pas avoir rencontré de difficultés particulières pour voir un médecin, 20% confient toutefois avoir peu de temps pour le faire, 16% disent avoir peur de se rendre dans un établissement de santé et 12% craignent d'être discriminées en raison de leur statut. Mais globalement, les chiffres relatifs à la santé mentale des migrantes ne sont pas bons : sur les 72 femmes de l'échantillon du rapport de Red Acoge, 64% souffrent de symptômes dépressifs selon le diagnostic clinique des psychologues.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.