Les Russes veulent leur part dans les projets gaziers que s'appètent à lancer le Maroc. Moscou a déjà fait un appel du pied en direction de Rabat sur la question du Sahara. La Russie a réitéré l'intérêt particulier qu'elle porte aux ambitions gazières du Maroc, a indiqué hier le ministre de l'Agriculture, Dmitri Pátrushev. Celui-ci se trouve à Rabat où il a co-présidé avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, une nouvelle session de la commission mixte maroco-russe. Le responsable a révélé, dans des déclarations rapportées par l'agence Sputnik, que «les grandes compagnies russes (Gazprom, Novatek y Stroytransgaz) examinent la possibilité de s'unir en tant que co-investisseurs dans des projets de constructions d'installations logistiques et gazéifications de zones industrielles du Maroc». Patruschev a annoncé également que les deux pays sont entrain de «développer des projets pour créer des joint-ventures y compris dans l'ingénierie mécanique et dans l'équipement électrique et lubrifiant». Les Russes veulent une part du gâteau La manifestation de cette volonté de Moscou à accompagner le Maroc dans sa stratégie gazière intervient seulement trois jours après l'annonce par le ministre de l'Energie et des Mines, Aziz Rebbah, du lancement d'un appel d'offres pour la réalisation d'un projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de 4,5 milliards de dollars à Jorf Lasfar, près de la ville d'El Jadida. Cet intérêt des Russes pour les projets gaziers du royaume n'est pas récent. Moscou avait en effet exprimé en septembre 2017, par la voix de son ministre de l'Energie, Alexandre Novak, sa disposition à coopérer à la construction d'un gazoduc et d'un terminal de gaz naturel liquéfié au Maroc. Ils veulent une part du gâteau et ne pas laisser les Américains seuls. L'Agence américaine pour le Commerce et le Développement (USTDA) a annoncé dans un communiqué, publié le mercredi 26 septembre, l'octroi au ministère marocain de l'Energie et des Mines d'un don destiné à financer une étude de faisabilité pour la construction d'un terminal de gaz dans la perspective de son exportation vers l'Europe. Les Russes n'ont pas encore franchi ce pas. Mais ils gardent une autre carte en main à savoir leur position sur la question du Sahara occidental. Moscou a déjà fait un appel du pied en direction de Rabat. Mardi au terme de sa réunion avec M'Hamed Khaddad, le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient et l'Afrique, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a évité de parler de l' «autodétermination du peuple du Sahara occidental» et s'est contenté de plaider pour un «règlement juste du conflit, de façon à améliorer la situation dans l'ensemble de la région maghrébine».