Les élections législatives anticipées ne devront vraisemblablement pas se tenir en début octobre. Si les discussions entre le ministère de l'Intérieur et les partis politiques évoluent positivement dans l'ensemble, des obstacles qui empêchent toute avancée persistent. Les différentes parties peinent toujours à trouver un consensus sur le découpage des circonscriptions et sur la question relative aux listes électorales. La tenue des législatives anticipées en début octobre devient de plus en plus improbable. Dans un premier temps, la date du 7 octobre apparaissait «trop proche» pour certaines formations de l'échiquier politique national, comme le PJD (Parti de la Justice et du Développement) et l'USFP (Union socialiste des Forces populaires). A présent, c'est le manque de consensus dans les discussions entre le ministère de l'Intérieur et les différentes fractions politiques qui est en phase de condamner le gouvernement à repousser l'organisation de ce scrutin. Les points de discordes Le ministère de l'Intérieur a réussi à obtenir l'accord des partis sur les textes relatifs aux projets de loi sur les partis politiques ou sur l'observation des élections. Mais les propositions du département de Taïeb Cherqaoui, sur le découpage des circonscriptions et sur les listes électorales peinent à satisfaire tout le monde. Surtout le PJD. Concernant les listes électorales, le parti de la lampe exige «une refonte totale du fichier électoral, à partir de la Carte d'identité nationale» précise Lahcen Daoudi, membre du Secrétariat national du PJD. Autrement dit, le parti de Benkirane demande au ministère de l'Intérieur à ce que «tous les Marocains en âge de voter puissent aller le faire sans être obligés de s'inscrire sur les listes». Ce qui permettra, selon Lahcen Daoudi, une plus forte participation et d'éviter l'exemple tunisien «où les gens ne partent pas s'inscrire sur les listes électorales malgré la révolution». Les divergences relatives au découpage électoral sont quant à elles suscitées par la crainte d'une «balkanisation» des circonscriptions. Pour le PJD, «la circonscription ne doit pas être inférieure à la préfecture». Car les partis craignent en réalité de ne pouvoir facilement obtenir une majorité dans le cadre d'un découpage électoral trop morcelé. D'autant plus qu'une trentaine de partis devraient se lancer dans la bataille électorale. Les MRE aussi Dans sa mouture remise récemment aux formations politiques, le département de Cherqaoui avait proposé, concernant le Code électoral, de limiter la participation des MRE au vote par procuration. Le département de tutelle avait argué que pour des questions de «faisabilité», les Marocains du monde ne pourraient pas voter directement à partir de leurs pays de résidence ou être éligibles à compter des prochaines élections. «Pas de vote par procuration. Les immigrés marocains doivent figurer sur les listes nationales. Nous devons au moins avoir 30 MRE au Parlement» dixit Lahcen Daoudi. C'est dire que les points de discorde ne manquent pas et risquent de retarder encore plus la tenue des élections en octobre. Et ce, en dépit de l'insistance de quatre formations à tenir les législatives anticipées avant fin octobre. En effet, dans un communiqué relayé par la MAP ce vendredi (12 août), le Rassemblement National des Indépendants (RNI), le Mouvement Populaire (MP), le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et l'Union Constitutionnelle (UC) ont appelé à la tenue des prochaines échéances dans un délai ne dépassant pas fin octobre.