Dans un point de presse tenu en fin de matinée, la police liégeoise et le procureur du roi à Liège sont revenus sur la fusillade qui a retenti ce matin près du café des Augustin, ainsi que sur la prise d'otage devant le lycée Waha dans le centre-ville. Contrairement aux informations relayées ce matin, le procureur a annoncé que l'assaillant ne s'en était pas pris à deux policiers au cours d'un contrôle d'identité, mais qu'il les a pris en filature, arme blanche à la main. Après les avoir suivis, il les tue et s'empare de leurs deux armes de fonction, puis il tire sur le passager d'une voiture. Il se dirige ensuite vers le lycée devant lequel il prend en otage une femme de ménage. Selon Le Soir, les coups de feu ont été entendus à 10h30 (heure locale). Le peloton anti-banditisme (PAB) de Liège est intervenu pendant que le tireur était au rez-de-chaussée du lycée. Il est sorti en faisant feu sur les policiers et a été abattu, rapporte encore le procureur du roi, qui confirme une «infraction terroriste». Le journal local La Libre qui a également relayé les faits indique que les écoliers ont été mis hors de danger. Deux policiers ont été blessés au cours de cette intervention, tandis que l'otage est saine et sauve. Cependant, l'identité de l'homme n'a pas encore été dévoilée. D'après les témoignages, il aurait crié «Allah akbar» avant de passer à l'acte. L'établissement scolaire visé sera fermé demain, indique le procureur, expliquant que les portes rouvriront jeudi pour organiser le suivi psychologique des élèves. Coups de feu à Liège, évacuation du boulevard d'Avroy. Beaucoup de voitures de police sur place + secours #Avroy #Liege #gunshot pic.twitter.com/CLXo16nST3 — Victor ⌬ (@VICTORJ_FR) May 29, 2018 Par ailleurs, Le Soir indique que l'auteur de la fusillade avait obtenu une permission de sortie de prison, selon plusieurs sources. Cette décision permet au détenu de quitter la prison pour quelques heures, dans le cadre de la préparation à sa réinsertion. Le tireur n'avait été ni libéré ni en congé pénitentiaire, selon la même source. Pendant ce temps, le niveau de la menace terroriste dans le pays reste à 2, selon Peter Mertens, sociologue, président du Parti du travail en Belgique (PAB) et porte-parole du Centre de crise. De son côté, le Premier ministre Charles Michel a présenté ses condoléances aux familles des victimes de la fusillade. Il dit suivre la situation de près, avec les ministres de l'Intérieur Jan Jambon et de la Justice Koen Geens. Accompagné du roi Philippe, Charles Michel s'est rendu plus tard sur les lieux. Une deuxième conférence de presse s'est tenue en fin de journée, permettant d'éclaircir d'autres aspects de cette attaque, notamment l'identité de l'assaillant. Il s'agit de Benjamin Herman, un Belge né le 12 janvier 1987. Selon Eric Van Der Sypt, porte-parole du parquet fédéral de Wenke Roggen, l'assaillant figurait dans trois dossiers «radicalisation» à cause de ses relations avec des détenus plus inquiétants. Il avait bénéficié de 11 permissions de sortie et de 13 congés pénitentiaires, mais n'était toujours pas rentré en prison comme prévu, rapporte de son côté Sudpresse. «Ce dossier a été repris par le parquet fédéral, étant donné que les premiers éléments de l'enquête ont révélé qu'il pourrait s'agir d'un attentat terroriste», explique la porte-parole du parquet fédéral. «Les faits sont qualifiés d'assassinats terroristes et de tentatives d'assassinats terroristes». Dans la matinée de mercredi, l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB) a pour sa part condamné l'agression à caractère terroriste, indiquant que «cet événement dramatique en rappelle d'autres qui ont marqué les heures les plus sombres de notre histoire». Pour l'institution, «il est important que notre société reste unie autour de ses valeurs, rejette toute violence et réaffirme le vivre ensemble comme socle commun. Nous diviser serait faire le jeu des extrémistes de tous bords». Ainsi, l'EMB se dit solidaire des victimes et présente ses condoléances à leurs proches, tout en exprimant sa reconnaissance aux forces de l'ordre et aux services de secours mobilisés. Article modifié le 30/05/2018 à 12h18