Le Polisario affirme que ses morts dans le crash de l'avion algérien, survenu hier, sont tous des «civils malades». Ce que le Maroc dément par la voix de son agence de presse officielle. Brahim Ghali a décrété hier un deuil de sept jours dans les camps de Tindouf en hommage aux membres du Polisario morts dans le crash de l'avion de l'armée algérienne. Le Front assure que les victimes sont des civiles, tous des «malades, notamment des hommes, des femmes et des enfants, et leurs accompagnants de retour d'un séjour pour des soins dans les hôpitaux algériens», indique le secrétariat général du Polisario dans un communiqué relayé par l'APS. L'agence officielle a évité de mentionner la présence de militaires à bord de l'appareil Iliouchine, de fabrication russe. Ce que la MAP a tenu à lui rappeler ce jeudi dans une dépêche. Dès hier matin, des sources marocaines ont été les premières à révéler la présence de cadres militaires du Polisario à bord de l'avion qui s'est écrasé à Boufarik. Quelques heures après, des noms ont commencé à être diffusés de manière officieuse sur internet. La MAP s'est ensuite saisie du dossier dans un article, apportant ainsi un sceau officiel aux informations qui circulaient. «Une preuve de plus sur l'implication algérienne» L'agence de presse cite les noms de Mohamed Laghdaf, alias Boujoumboura, un haut cadre du service de sûreté, et Cheikh Dwa Ould Youssef, un diplomate à l'«ambassade de la RASD» à Alger, chargé des aides internationales destinées à la population des camps. «A ces noms s'ajoute celui de Mohamed Ould Lhoucine, le directeur de la sécurité militaire dans les camps. La victime était originaire de la tribu des Rguibates-Souaed», nous confie une source. Cet incident survenu hier apporte davantage d'eau au moulin du Maroc, à l'heure où il mène une campagne diplomatique exclusivement sur le thème de la responsabilité de l'Algérie dans le conflit du Sahara occidental. A la veille du crash de l'Iliouchine, le ministre algérien des Affaires étrangères a nié, dans une interview accordée à France 24, toute implication de son pays dans le conflit du Sahara occidental. Cette question est «une affaire entre le Maroc et le peuple sahraoui, et entre le Maroc et les décisions des Nations unies. La négociation sur le fond s'est toujours faite entre des représentants du Front Polisario et du Maroc, cela ne changera pas», a martelé Abdelkader Messahel. Une version qui pourrait être réfutée si la nouvelle de la mort d'un général algérien dans le crash se confirmait.