Nouvelle incursion d'éléments armés du Polisario dans une autre zone tampon. Elle s'est produite cet après-midi. Dorénavant, le Front est présent dans quatre zones tampons : Al Mahbas, Tifarity, Guerguerate et Bir Lahlou. Un changement de l'ordre établi depuis 1976, qui s'opère avec le consentement de l'ONU. Explications. Le Poliario n'a pas tardé à réagir à la réunion conjointe des commissions des Affaires étrangères des deux Chambres du Parlement marocain. «Cet après-midi, des éléments armés du Front ont pénétré à bord de camions militaires dans une autre zone tampon, située à l'Est du mur de sécurité dans la région d'Assa Zag», nous confie une source. «Ils ont installé un campement militaire et commencé à creuser des tranchées et se sont barricadés dernière des caisses en sables.» Ce nouveau développement intervient seulement trois jours après une opération similaire menée toujours dans la zone près de Mahbas, où 14 miliciens ont dressé deux tentes à seulement 1km d'un point tenu par les soldats marocains. Des renforts des FAR envoyés au Sahara La tension est montée d'un cran et le recours aux armes entre les deux parties n'est pas exclu. Une option que le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftite, n'a pas écartée ce dimanche au Parlement. Notamment si les Nations unies n'interviennent pas pour persuader le Polisario de se retirer des quatre zones tampons où il compte transférer les populations des camps de Tindouf ainsi que ses services. «Le Front a installé des campements à Tifarity, Mahbas et Birl Lahlou et prévoit d'étendre son projet à Guerguerate. Ce qui constitue une violation du cessez-le-feu de septembre 1991. Bizarrement, aucune réaction de la part de la MINURSO et l'ONU n'a été enregistrée», déplore notre source. C'est précisement ce changement dans le statu quo que dénonce aujourd'hui le Maroc. «Joignant l'acte à la parole, des renforts des forces armées royales sont actuellement au Sahara. Les FAR sont prêts à passer à l'action, ils n'attendent que les ordres.» Néanmoins, le royaume privilégie encore la voie diplomatique. «Une lettre sera adressée dans les heures à venir au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en vue de lui expliquer les violations commises par le Polisario dans les quatre zones tampon», nous confie une autre source. Une manière pour Rabat de rappeler à l'organisation internationale ses responsabilités en tant que garante du respect du cessez-le-feu. Cette stratégie suivie par le Maroc avait porté ses fruits en 2017 lors de la crise de Guerguerate. Qu'en sera-t-il cette fois ?