Sollicitée lors des phases de plantation et de récolte de fruits (fraises, oranges…) les ouvriers marocains seront moins nombreux dans les champs de Huelva (sud-ouest de l'Espagne) pour la saison 2011/2012. Les autorités de la région entendent s'appuyer davantage sur la main d'œuvre locale. La commission des flux migratoires de la province de Huelva a annoncé vendredi dernier que les travailleurs saisonniers marocains ne seraient pas sollicités pour la plantation des fraises. C'était à l'occasion d'une réunion qui devait définir les grandes orientations de la campagne agricole 2011-2012 à venir. Priorité à la main d'ouvre locale La commission a estimé qu'il y avait en Espagne, une main d'œuvre suffisante pour faire face à la demande durant la phase de plantation. De son côté, Manuel Bago, sous-délégué du gouvernement dans la province andalouse, a rappelé que 860 ouvriers saisonniers marocains avaient participé à la dernière campagne agricole. Il a également précisé que pendant ce temps, la demande côté espagnol n'avait cessé de croitre au cours de la même période. Bago a cependant souligné que le fait de ne pas faire appel à la main d'œuvre marocaine, lors de la prochaine phase de plantation ne fermait pas la voie au recrutement des travailleurs saisonniers du Maroc. Il a émis la possibilité que des contrats soient émis lors de la phase de récolte. Le sous-délégué du gouvernement a toutefois précisé que là encore, tout dépendrait des besoins dans les champs de Huelva, mes aussi du niveau de la demande locale. Un modèle d'immigration en péril ? L'immigration saisonnière est une source de revenu importante pour certaines populations des milieux ruraux. Les ouvriers recrutés depuis le Maroc pour les campagnes agricoles en Espagne (principe du contrat à l'origine), font généralement vivre leurs familles des revenus de ces opérations. Mohamed Said Douelfakar, consul général du Maroc en Andalousie, avait d'ailleurs récemment salué ce modèle d'immigration, fruit de la bonne coopération bilatérale hispano-marocaine. Il avait même estimé que ce modèle qui a fait ses preuves en Andalousie, pourrait être appliqué aux autres régions d'Espagne. Ce ne sera visiblement pas sans un minimum de garanties quant au nombre de saisonniers marocains sollicités.