L'émission «Faites entrer l'invité», diffusée sur Radio 2M en collaboration avec Yabiladi donne aujourd'hui la parole à quatre Marocain(e)s résidant à l'étranger. Leur point commun : ils s'occupent d'associations venant en aide aux personnes vivant dans des régions enclavées, notamment en cette période de grand froid. La vague de froid n'épargne pas les pays du sud. Certaines régions montagneuses du Maroc subissent d'importantes chutes de neige et du froid glacial propre à la saison. Sans électricité, loin des infrastructures routières et urbaines, ces populations sont souvent livrées à elle même. De nombreuses associations marocaines d'ici et d'ailleurs viennent en aide à ces personnes afin de les aider à passer l'hiver dans les meilleures conditions possible. Ce mercredi, l'émission «Faites entrer l'invité», présentée par Fathia El Aouni, rédactrice en chef de Radio 2M, et Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi, est revenue sur le travail effectué par de nombreuses associations de MRE. L'émission a ainsi donné la parole à Houcine, établi à Bordeaux et membre de l'Association «Al Khayam» ; Achraf, présidente de l'Association «Mille et un sourires» ; Fatim-Zohra, domiciliée à Bruxelles, et à la tête de l'Association «Soyons solidaires» ; et enfin, Jaouad de l'Association «Enfants du monde». Tous les quatre ont témoigné des actions qu'ils ont menées au Maroc -leur pays d'origine-, sur leur façon à s'organiser, la récolte des fonds, et l'acheminement des différents colis jusqu'aux populations ciblées. Des MRE autant engagés que le milieu associatif Marocain Ainsi l'association de Houcine, «Al Khayam» intervient dans la région d'Imlichil en visant particulièrement les écoles et internats. «Nous avons mis en place un système pour faire chauffer les écoles du village d'Agoudal, dans la province de Midelt (région de Meknès-Tafilalt ndlr)», explique-t-il. Pour l'instant il ne s'agit que d'un projet pilote, le choix des salles de classe n'est pas un hasard puisqu'elles sont souvent insalubres, avec des vitres cassées qui laissent passer le froid à l'intérieur. Des conditions très difficiles pour ces enfants. Les enfants et l'éducation semble être une priorité pour le Bordelais, en équipant un internat dans la vallée d'Imilchil (Haut Atlas). «Notre deuxième projet s'articule autour de panneaux solaires qu'on a installés dans des internats, afin que ces enfants puissent se laver avec de l'eau chaude.» L'association «Les enfants du monde», représentée par Jaouad, est intervenue récemment dans la région de Taounate et de Guercif notamment. Elle a ainsi offert un bus pour que les enfants puissent bénéficier d'un moyen de transport adéquat et éviter l'abandon scolaire. Elle a également initié le projet «mille bottes». «On a réussi à distribuer milles bottes pour que les enfants puissent aller à l'école malgré la neige et le froid», a annoncé Jaouad à titre d'exemple des nombreuses actions de son association. Fatima-zohra, à la tête de l'association «Soyons solidaire» (asbl), intervient beaucoup en Belgique mais n'oublie pas son pays d'origine pour autant. En effet, son association opère principalement dans la région de l'Oriental. «Je suis maman de 57 orphelins, l'asbl est en partenariat avec l'orphelinat de Oujda», annonce-t-elle à l'antenne de Radio 2M. Fatima-Zohra s'appuie également sur l'aide de nombreux magasins qui lui fournissent gracieusement des vêtements neufs et chauds, qu'elle fait acheminer ensuite vers le Maroc. Enfin, Achraf essaye de transmettre «Mille et un sourires» aux enfants marocains. Son association ne récolte pas de dons, mais organisent des matchs de galas pour financer des opérations de solidarité dans différentes régions du Maroc. De nombreux grands noms du football font parti de ses galas, avec un parrain renommé : le footballeur Marouane Chamakh. Des procédures qui s'éternisent Le plus grand point noir dans leur action reste la difficulté des procédures douanières pour faire entrer du matériel : équipements, médicaments, matériel médical, autocar, ambulance... Interrogés sur les procédures, toutes les associations pointent les nombreuses procédures qu'il faut impérativement effectuer avant chaque campagne de solidarité, un temps d'attente trop long et des craintes de refus de dossier à tout instant. Enfin, ils ont tous souligné l'importance de ne pas oublier ses populations des régions enclavées, souvent éloignées des grandes villes et des circuits touristiques. Pour ces MRE, il est primordial de les connaître, de les découvrir, de penser à leurs habitants, tout au long de l'année et surtout en anticipant la vague de froid qui ne les épargne pas chaque année.