Rabat accueillera, le 10 décembre, une marche condamnant la décision du président américain de transférer l'ambassade de son pays à Al Qods. Les deux ONG à l'origine de cet évènement n'ont pas consulté Al Adl wal Ihsane, ce qui suscite des interrogations sur la qualité de la participation de la Jamaâ. Rabat renoue avec les manifestations de solidarité avec la Palestine. Deux ONG, le Groupement de l'action nationale en faveur de la Palestine et l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne, appellent à une marche dimanche 10 décembre dans les rues de la capitale pour condamner le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem (Al Qods). L'initiative est louable et traduit le rejet officiel et populaire de la décision de Donald Trump. Néanmoins, la coordination entre les multiples acteurs de la société civile n'est pas sans soulever des interrogations. A trois jours de l'événement, la question sur le niveau d'implication du mouvement Al Adl wal Ihsane (AWI) n'est pas encore tranchée. «Notre position est d'adhérer à toutes les initiatives visant à condamner le transfert de l'ambassade. A cet effet, nous allons prendre part à des marches et des sit-in dans plusieurs villes», déclare à Yabiladi Abdessamad Fathi, le président de l'instance de soutien relative à la Oumma, le bras "droit de l'homme" de la Jamaâ. Al Adl wal Ihsane a lancé ses propres sit-in et marches Une réponse vague qui cache visiblement le malaise d'AWI doublée part les deux associations qui n'ont pas consulté au préalable les autres membres du Collectif marocain pour la Palestine et contre la normalisation. Ce dernier a été créé en début d'année, en commémoration du centenaire de la Déclaration de Balfour. Le Groupement de l'action nationale en faveur de la Palestine et l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne sont en effet membres du Collectif. Plusieurs rassemblements de solidarité avec Gaza ou Al Qods se sont d'ailleurs tenus en rangs dispersés, à l'instar de la marche organisée en juillet en 2014 et celle d'octobre 2014. Quant au niveau d'implication des «Adlistes» dans la marche du 10 décembre, notre interlocuteur a, là encore, opté pour une réponse hésitante : «Je ne peux rien dire sans consulter prélablement les membres du Collectif. Nous allons tenir ce soir une réunion pour examiner ce point.» A Tanger et Tétouan, Al Adl wal Ihsane organise ce soir des sit-in de solidarité avec Al Qods. Elle appelle à décréter le lendemain «vendredi de la colère» dans plusieurs villes. Est-ce là une réponse de la Jamaâ au manque flagrant de coordination entre les acteurs de la cause palestinienne au Maroc ? Affaire à suivre...