La MINURSO est toujours sans chef. Antonio Guterres a officialisé la proposition du Canadien Colin Stewart. Le Maroc maintient ses réserves portant essentiellement sur le passé du candidat. Explications. Comme nous l'avions annoncé précédemment le secrétaire général des Nations unies a fini par proposer au Conseil de sécurité de nommer le Canadien Colin Stewart pour remplacer sa compatriote Kim Buldoc à la tête de la MINURSO. Cependant, «le Maroc maintient toujours ses réserves à la proposition d'Antonio Guterres», nous confie une source proche du dossier. Une réticence qui n'est pas sans rappeler celle ayant porté sur les candidatures de Wolfgang Weisbrod-Weber et Mme Buldoc. Une position qui n'est pas rigide comme l'ont montré les nominations précédentes. «Rabat n'a pas intérêt à entrer dans une confrontation directe avec Antonio Guterres, sachant que le Portugais a rompu avec la ligne politique suivie par son prédécesseur Ban Ki-moon. Au terme d'un processus de négociations ponctué de concessions à son profit, le Maroc devrait accepter cette désignation.» Des passages au Timor-Oriental ou au Sud-Soudan Notre interlocuteur a tenu à expliquer que «le royaume a marqué des points au Conseil de sécurité et ce en soulevant des interrogations sur les critères qui président aux choix de certains fonctionnaires des Nations unies destinés à prendre les commandes de la mission onusienne au Sahara ; notamment ceux ayant servi dans l'organisation de referendums d'indépendance au Timor-Oriental (le 30 août 1999) ou au Sud-Soudan (janvier 2011)». En effet, l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber avait supervisé la consultation populaire dans l'ancienne province indonésienne en sa qualité de Chef de cabinet à la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Oriental. Colin Stewart, le nouveau candidat proposé par Guterres, a également travaillé, de 1999 à 2009, pour le compte de l'ONU à la division des «Affaires politiques» en tant qu' «analyste manager» spécialiste du Timor-Oriental et de l'Indonésie. Une expérience qui lui a balisée le terrain pour être nommé, de janvier 2011 à mars 2016, adjoint du chef du bureau des Nations unies auprès de l'Union africaine. Durant tout son mandat à la MINURSO (15 juin 2012 au 31 juillet 2014), Wolfgang Weisbrod-Weber ne s'est jamais rendu à Rabat. Kim Buldoc à peine mieux en se déplaçant une seule fois. En revanche il est difficile de donner un bilan exhaustif de leurs visites aux camps de Tindouf. Colin Stewart empruntera-t-il la même voie ? Pour mémoire Kofi Annan, alors secrétaire général de l'ONU, avait mis le 17 janvier 2002 un terme aux fonctions de Commission d'identification des électeurs éligibles à prendre part au scrutin référendaire au Sahara occidental. Et pour cause de 1993 à décembre 1999, seuls 2.130 candidats ont été habilités à voter sur une liste de 51.220 requérants.