En limogeant quatre ministres, le roi Mohammed VI a provoqué un séisme politique. D'après Noureddine Mediane, président du groupe de l'Istiqlal à la Chambre des représentants, d'autres responsables devraient être déchus de leurs fonctions. Détails. Après la décision inattendue du roi Mohammed VI de limoger quatre de ses ministres du gouvernement de Saâdeddine El Othmani pour avoir «manqué à leurs obligations» en raison de la non réalisation des projets de développement de la région du Rif, certains politologues et médias commencent à évoquer une entrée imminente du parti de l'Istiqlal, au gouvernement. Interrogé à ce sujet par Yabiladi, le président du groupe de l'Istiqlal à la Chambre des représentants, Noureddine Mediane, déclare : «Nous refusons d'entrer par la fenêtre, nous avons beaucoup de fierté. Le parti a toujours fait son travail très correctement, qu'il soit au gouvernement ou pas. Nous demeurons au service du pays.» Et d'ajouter : «Nous n'en avons pas encore définitivement discuté au parti. En tout cas, nous refusons catégoriquement de combler le vide créé par le départ des quatre ministres ; l'histoire du parti ne nous le permet pas. Cependant, nous sommes favorables à une entrée au gouvernement mais à condition qu'elle se fasse par la grande porte, et de grandes responsabilités en conséquences.» Le séisme politique provoqué devrait se poursuivre Au sujet du limogeage des quatre ministres, le député d'Al Hoceima déclare : «Cette nouvelle a été très bien reçue, en particulier par les habitants du Rif. Il s'agit d'une application directe du principe constitutionnel relatif à la liaison entre responsabilité et reddition des comptes.» Mediane voit en cette décision un nouveau départ et une source de motivation pour les autres responsables. «Ceux qui espèrent obtenir des postes à responsabilité doivent être à la hauteur, la course aux grands postes doit cesser», estime-t-il. «C'est une belle leçon pour les partis, les politiciens et tous les groupes... Ce séisme a été considéré de magnitude 3,5 sur l'échelle de Richter par les habitants du Rif, et nous espérons qu'il parviendra à atteindre une magnitude 7, afin que tous les saboteurs soient ciblés dans tous les secteurs, y compris les élus et tous ceux qui se sont révélés être des incompétents.» Et le député d'ajouter : «Il va falloir cesser les comportements du passé et ouvrir une nouvelle page. Ce qui est répandu aujourd'hui, c'est l'insouciance et le mépris, les privilèges et le bien-être. Tout fonctionnaire devrait savoir qu'il peut être déchu de ses fonctions à tout instant.» Nourredine Mediane de conclure enfin sur l'espoir de voir tous les élus ayant manqué à leurs obligations payer le prix fort. «A Al Hoceima par exemple, ceux qui ont participé à la détérioration de la situation doivent payer. Hassad a certes trinqué, mais il y a aussi des caïds et des chefs de municipalité qui doivent payer», affirme-t-il.