Abdelilah Benkirane sera-t-il auditionné par les enquêteurs de l'IGF et l'IGAT sur sa responsabilité présumée dans la non exécution du programme «Al Hoceima, phare de la Méditerranée» ? L'annonce de l'ouverture de l'enquête intervient alors que la direction de l'IGAT, relevant du ministère de l'Intérieur, est désormais confiée au wali Zineb El Adaoui. Une femme qui avait maille à partir avec le PJD alors qu'elle était gouverneure de Kenitra. Abdelilah Benkirane comparaîtra-t-il devant la commission chargée d'enquêter sur le retard qu'accuse la réalisation du programme «Al Hoceima, phare de la Méditerranée» ? Dimanche 25 juin, lors du conseil des ministres, le roi Mohammed VI a donné ses instructions à l'Inspection générale de l'Administration territoriale (IGAT), relevant du ministère de l'Intérieur, et l'Inspection générale des finances (IGF), dépendant du ministère de l'Economie et des finances, pour mener les enquêtes nécessaires afin de déterminer les responsabilités dans un bref délai. L'option d'auditionner l'ancien chef du gouvernement par les enquêteurs de l'IGAT et l'IGF est plus que possible. C'est à lui que revient en effet le suivi et l'exécution des projets signés par ses ministres. La responsabilité de tout retard ou d'irrégularité dans la réalisation de projets lui est automatiquement attribuée. El Himma et El Omari avaient pointé du doigt Benkirane «Al Hoceima, phare de la Méditerranée», lancé en octobre 2015, arrivera à terme en décembre 2019. Moins de deux années nous séparent de cette échéance. Le premier responsable auquel les experts de l'IGAT et l'IGF devraient se tourner n'est autre qu'Abdelilah Benkirane. Fouad Ali El Himma et Ilyas El Omari avaient pointé du doigt l'ancien chef de l'exécutif lors de deux sorties médiatiques : le premier à l'occasion d'une mise au point datant du 6 juin. Le conseiller du roi y précisait notamment que «les événements d'Al Hoceima, comme tout le monde le sait, ont commencé et se sont poursuivis pendant quelques mois au cours de sa présidence (Benkirane, ndlr) du gouvernement». Une semaine plus tard, c'est Ilyas El Omari qui est revenu à la charge mais cette fois avec des preuves à l'appui attestant de la responsabilité de l'ancien chef du gouvernement dans la non exécution de projets s'inscrivant dans le programme «Al Hoceima, phare de la Méditerranée». La prestation du PAMiste lors d'une émission de débat politique diffusée par la chaîne Al Aoula a au moins permis de le blanchir aux yeux de la population d'Al Hoceima et surtout de renvoyer la balle dans le camp de Benkirane et ses ministres. A l'été 2014, le roi avait ordonné à l'IGAT et l'IGF d'enquêter sur le scandale immobilier «Madinat Badès» à Al Hoceima. Après des mois d'investigations, le patron de la Compagnie générale immobilière (CGI) et le PDG de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) avaient été démis de leurs fonctions.