Hier soir, la tension est montée d'un cran dans la province d'Al Hoceima. De violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont été signalés lors de marches. Selon l'AMDH et Forum des droits de l'Homme du nord du Maroc, le nombre des personnes arrêtées dépasse largement celui annoncé, samedi matin, par le procureur général du roi près la Cour d'appel. La province d'Al Hoceima a connu, hier soir et jusqu'à une heure du matin, des affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre. Ainsi à Imzouren, la dispersion d'une marche, au centre de la ville, pour dénoncer la vague des arrestations dans les rangs de la «Mobilisation» a viré en un face-à-face violent entre les deux camps pendant plusieurs heures. La confrontation a touché, ensuite, de nombreux quartiers. Aux bombes lacrymogènes, les jeunes répondaient par des jets de pierres et de cocktails Molotov, rapporte un média local. A Bni Bouaych, la tension était d'un niveau inférieur. Les éléments de la police et les Forces auxiliaires ont réussi à contenir la colère des protestataires. Ils ont interdit tous les rassemblements qui dépassent trois personnes, ajoute la même source. «37 interpellés» selon un bilan dressé par l'AMDH Driouech et le centre d'Al Hoceima ont connu la même situation avec des marches de protestations immédiatement lancées juste après la prière de Tarawih et des interventions des forces de l'ordre. Des médias parlent d'arrestations et de blessés admis à l'hôpital Mohammed V. Par ailleurs, il est à signalé que des manifestations réclamant la libération des détenus rifains ont été signalées, hier soir, à Temsamen, Midar et Laaroui, mais sans qu'il n'y ait de clashs avec la forces de l'ordre. Parallèlement à ces affrontements, le bian des arrestations est revu à la hausse. Contacté par Yabiladi, Ali Belmeziane, le président de la section de l'AMDH à Al Hoceima, affirme que le nombre des interpellés a grimpé à 37. En revanche, le procureur général du roi près la Cour d'Appel d'Al Hoceima a fait état seulement de la détention de 20 personnes. Des sources associatives rapportent que la police a fait irruption dans le domicile familiale de Nasser Zefzafi. Des opérations similaires ont été effectuées dans les maisons des personnes interpellées. Mohamed El Ghalbzouri, un acteur associatif, assure dans un commentaire sur une page Facebook, que "les familles ignorent le lieu de détention de leurs proches". Solliciter des déclarations de Najat Vallaud et Jamal Benomar Sur les réseaux sociaux, de nombreux appels réclament une implication directe des personnalités rifaines ayant une stature internationale, tels Najat Vallaud-Belkacem, l'ancien ministre française de l'Enseignement, et Jamal Benomar, l'envoyé des Nations Unies au Burundi. Les auteurs de l'initiative invitent les internautes à inonder de messages les comptes Twitter des deux personnalités, afin de les inciter à commenter les arrestations de membres de la «Mobilisation». Erratum Suite à une coquille sur le communiqué de l'AMDH, nous avions donné un bilan erroné de 288 arrestations. Après signalements de confrères et vérification auprès du président de la section locale, ce dernier nous a confirmé l'erreur précisant que le dernier bilan en sa possession fait état de 37 arrestations. Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour la publication du chiffre erroné et remerçions nos confrères pour leur vigilance. Article modifié le 28/05/2017 à 19h44