Le gouvernement français a autorisé la déclassification de 89 documents se rapportant à l'assassinat de Mehdi Ben Baraka, le 29 octobre 1965 à Paris. Une décision prise par la Commission du secret de la défense nationale, en réponse à une requête d'un magistrat du tribunal de grande instance de Paris. Le fils de Mehdi Ben Barka, Bachir Ben Barka, réagit à cette déclassification. Interview. Les documents déclassifiés datent de 1965 et 1966. L'édition du Bulletin officiel du 4 mai a publié la liste complète des textes. La Commission du secret de la défense nationale (CSDN) a toutefois refusé de lever le secret-défense sur un document saisi en 2010 dans les locaux de la Direction générale de la sécurité extérieure. Quel impact la déclassification de 89 documents se rapportant à l'assassinat de Mehdi Ben Barka a-t-elle sur l'enquête ouverte depuis presque 52 ans ? Pour l'instant, il est encore prématuré de se prononcer sur l'impact de cette opération sur le cours de l'enquête. Cette déclassification n'est qu'un premier pas. Il faut attendre qu'elle soit confirmée par le ministère de la Défense puis remis à la justice pour qu'enfin la défense puisse consulter ces 89 documents. Je pense que nous aurons pris connaissance de la teneur de ces archives d'ici les prochains jours. Ne craignez-vous pas que cette levée du secret-défense soit similaire à celle décidée en automne 2010 par le gouvernement français ? L'ancien juge Patrick Ramaël avait constaté la «vacuité des documents reçus» et réclamait une nouvelle déclassification… Je ne veux pas émettre un jugement avant de connaître la teneur de ces documents. Je crois que la déclassification est un pas en direction de la recherche de la vérité. D'après vous, pourquoi cette décision a-t-elle été prise à la fin du mandat de François Hollande ? Je crois que c'est une surprise de fin de mandat. Nous avons toujours demandé à ce gouvernement qu'il mène des actions positives sur l'affaire Mehdi Ben Barka. J'espère que le Maroc prendra des mesures similaires, ne serait-ce que par l'autorisation de l'exécution de la commission rogatoire pour recueillir les témoignages de certaines personnes. Que pensez-vous du refus de la commission de déclassifier le document n°1 du scellé n°11, constitué lors d'une perquisition décidée par l'ex-juge Patrick Ramaël, le 3 août 2010 dans les locaux de la Direction générale de la Sécurité extérieure ? J'espère que la Commission du secret de la défense n'a pas opéré selon l'adage «un pas en avant, deux pas en arrière».