Le gouvernement a décidé d'augmenter de 600 dirhams, le salaire des fonctionnaires marocains. Les centrales syndicales se réjouissent mais continuent la lutte. Car ces mesures ne «répondent pas à toutes les aspirations». Les fonctionnaires et agents des collectivités auront droit, à partir du 1er mai prochain, à une revalorisation de 600 dirhams sur leurs salaires. C'est la principale mesure prise ce mardi 26 avril par le gouvernement, devant les centrales syndicales. L'Exécutif s'est également engagé à relever de 600 à 1000 dirhams, la pension minimale de retraite, ainsi que d'augmenter le quota de promotion interne à 33% en deux étapes (de 28% à 30% à partir de janvier 2011 et de 30% à 33% à partir de janvier 2012). Les salariés du privé, dans les secteurs industriel, commercial, agricole, forestier et des services, auront également droit à une augmentation du SMIG : 10% dès juillet prochain et 5% à partir de juillet 2012. Les ouvriers agricoles pour leur part, verront bientôt leur salaire minimum agricole (SMAG) revalorisé, et devront bénéficier de couverture et d'assistance médicales (annonce faite dans le cadre du salon de l'agriculture qui se tient à Meknès). Un pas, des pas… Autant de bonnes nouvelles qui réjouissent les syndicats, mais ne les font nullement baisser les bras. La réaction du secrétaire général de la Fédération démocratique du Travail (FDT) résume parfaitement la situation : ces mesures «pourraient satisfaire les uns et préoccuper les autres, car ils n'ont pas répondu à toutes les aspirations». Miloud Moukharik, de l'Union Marocaine du Travail (UMT) attend déjà le gouvernement sur les dossiers concernant la baisse de l'IR ou encore de la restructuration du régime fiscal. Sans parler des nombreux points de discorde qui opposent les syndicats aux patrons du secteur privé. 1er mai de protestations A côté de ses préoccupations d'ordre social, le contexte actuel de chamboulements politiques élargit le champ des revendications des centrales syndicales. La plupart d'entre elles soutiennent les jeunes du Mouvement du 20 février. A la Confédération démocratique du Travail (CDT), on est conscient que «c'est la pression actuelle qui a obligé le gouvernement à faire des progrès», selon Aziz Abdelkarim, membre de son bureau exécutif. Par conséquent, «on soutient les jeunes du 20 février et on milite avec eux», ajoute-t-il. Non sans rappeler que «la revendication d'une monarchie parlementaire fait partie du discours de la CDT depuis 1991». La journée du 1er mai risque donc d'être éprouvante pour le gouvernement. En effet, syndicats et jeunes du 20 février devraient s'allier pour faire front commun.