Le Maroc a des raisons de se féliciter de l'adoption d'une nouvelle résolution sur le Sahara occidental. Au niveau du camp Rabouni, en revanche, c'est toujours le silence qui prévaut. Contrairement à 2016, le Conseil de sécurité a adopté, hier soir à l'unanimité, une nouvelle résolution (2351) sur le Sahara occidental. Le texte proroge le mandat de la MINURSO d'une année supplémentaire. Les Quinze «exhortent les parties à adhérer pleinement aux accords militaires conclus avec la MINURSO concernant le cessez-le-feu». Ils invitent également le Secrétaire général de l'ONU «à explorer les moyens de résoudre les questions fondamentales, liées au cessez-le-feu et aux accords connexes, soulevées par la crise intervenue récemment dans la zone tampon de Guerguerate». L'instance onusienne demande aux parties de continuer de faire preuve de «volonté politique» et de travailler dans une «atmosphère propice au dialogue» en vue d'une reprise des négociations. Washington salue le plan d'autonomie marocain Intervenant hier soir, la représentante permanente adjointe des Etats-Unis à l'ONU a plaidé pour un «changement» sur le terrain, indique le site des Nations unies, soulignant l'impératif de laisser les casques bleus mener leur mission sans entrave. Michel J. Sison a invité le Conseil de sécurité à examiner le «tableau plus large» au Sahara. La diplomate a, par ailleurs, apporté son appui au plan d'Antonio Guterres visant une relance du processus des pourparlers «dans une nouvelle dynamique et dans un nouvel esprit». Sison a également salué le plan d'autonomie proposé par le royaume en 2007, le qualifiant de «sérieux, crédible et réaliste, et [qui] représente une approche potentielle pour satisfaire les aspirations de la population du Sahara à gérer ses propres affaires dans la paix et la dignité». Des éloges émanant de l'administration Trump qui s'inscrivent en rupture avec la ligne politique adoptée pendant les deux mandats de la présidence de Barack Obama. De son côté, la France, principal allié du Maroc à l'ONU, «continue de considérer le plan d'autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme une base sérieuse et crédible pour une solution négociée», a affirmé François Delattre au Conseil de sécurité. Le diplomate français s'est dit confiant que l'adoption de la résolution 2351 à l'unanimité «permettra de nous tourner résolument vers l'avenir pour nourrir la dynamique politique engagée et ouvrir ensemble un nouveau chapitre, au bénéfice de tous, dans l'histoire de la région», rapporte l'agence officielle MAP. Le Maroc se félicite de la résolution, le Polisario encore silencieux Bien entendu, Rabat s'est réjoui de l'approbation de la résolution 2351. «Le Maroc se félicite de l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité [et] exprime ses vifs remerciements à la plume américaine pour avoir élaboré ce texte, négocié et réussi son adoption à l'unanimité», a déclaré Omar Hilale à la presse. Le diplomate a des raisons de satisfaction. «Pour la première fois, a-t-il relevé, le Conseil de sécurité adresse à trois reprises son appel pour que les pays voisins, et particulièrement l'Algérie, apportent une contribution importante au processus politique pour le règlement de ce différend». Pour Hilale, cela «consacre la centralité de leur rôle». Ciblant plus particulièrement Alger, l'ambassadeur a martelé que le voisin de l'Est «ne peut plus se permettre de se dérober à sa responsabilité dans ce problème régional, ni au rôle qu'elle se doit de jouer pour parvenir à un règlement définitif à ce problème dans le cadre d'une solution politique». Pour rappel la résolution 2351 a plaidé pour un recensement de la population des Tindouf. Un message destiné essentiellement à l'Algérie en vue de permettre l'ONU d'effectuer cette opération. Si le Maroc a réagi positivement au texte approuvé hier soir, le Polisario est encore muet, comme il l'est encore sur le retrait de ses éléments armés de Guerguerate. Article modifié le 29/04/2017 à 17h16